THE MORTICIAN
Une ambiance poisseuse qui ne rachète pas un scénario mal géré
Le film commençait pourtant bien. Des cadrages millimétrés, une 3D savamment utilisée, une image cuivrée, le tout visant à décrire une ville en pleine déliquescence, dans laquelle s'accumulent les sacs poubelles et autres meubles abandonnés, voire même les cadavres. Tout était bon pour créer de pertinentes et parfois inquiétantes profondeurs de champs : cadre dans le cadre, grilles au premier plan, changements brutaux de perspective... Le décor était donc posé, sombre, pluvieux, prêt à engloutir chacun des personnages qui oserait d'aventure dans ses rues poisseuses.
Malheureusement, l'aspect monolithique du personnage principal (un légiste qui, dans l'intimité, aime à jouer les taxidermistes), vraisemblablement isolé du fait de la nature de son travail, mais aussi de problèmes indéniables de communication, souffre d'un manque de nuance évident, anéantissant toute crédibilité lorsqu'il est supposé recueillir sous son aile un garçon visiblement recherché par des gens qui ne lui veulent pas du bien. Ceci d'autant que l'acteur (Method man) est loin de faire des miracles. Coté scénario "The Mortician", qui s'annonçait comme un thriller à la limite de la science-fiction, paye au final sa volonté d'accumuler les secrets, pour nous livrer en quelques minutes, accompagné d'un redondant flot de commentaires, l'ensemble du "pourquoi", de manière bien maladroite. Une déception donc, malgré le plaisir premier lié à la forme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur