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MORTADELO ET FILEMON

Un film de Javier Fesser

Trépidant, mais presque épuisant

Filemon rêve d'une de ces missions qui faisaient le piquant de sa vie. Convoqué par le chef de la TIA (services secrets), il va devoir faire équipe avec son second de toujours, Mortadelo. Mais il va cette fois-ci devoir concilier une nouvelle mission consistant à retrouver un malfaiteur dangereux, et le fait d'être lui-même recherché pour attentat à la pudeur...

Le moins que l'on puisse dire de "Mortadelo et Filemon", film d'animation espagnol ayant cartonné en son pays, c'est qu'il va à deux cents à l'heure, alignant scènes d'actions et cascades improbables sans s'arrêter, ce jusqu'à presque l'overdose. Les petits trouveront donc irrésistible le héros principal, qui passe son temps à se prendre des coups, enchaînant les bosses sur le front comme on enfile des perles. Les adultes trouveront peut-être qu'il y a là un peu d'excès et qu'une ou deux pauses auraient dû leur permettre de respirer.

Mais ne boudons pas notre plaisir. Comme bon nombre de films espagnols grand public, ce dessin animé est largement porté sur la chose, bien au delà de l'attitude même de son héros. Ici les statues de taureau ont les couilles rétractables, les coups dans les burnes sont légions, et Julio Iglesias apparaît en fond sonore lorsqu'une belle plante pointe son nez. Les allusions abondent et ne sont pas toutes perceptibles (du loft télévisé confondu avec une maison pour témoins assistés, à la fameuse TIA faisant office de CIA, mais signifiant "tante" en espagnol...). Et certains personnages font mouche, comme l'oncle bigleux qui confond tout et joue avec de dangereuses bombes.

En bref, certes l'humour est un peu gras, mais cette histoire de double poursuite et de sérum qui rend inoffensif est remplie de rebondissements, et foisonne de scènes d'action et d'enchaînements bien orchestrés. Preuve en est l'une des dernières scènes, suspendue dans les airs et aussi chaotique qu'incroyable. Un film d'animation ibérique des plus sympathique, qui espérons le, trouvera son chemin vers les salles françaises.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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