MOI, MOCHE ET MÉCHANT
Trop Minions !
Alors qu’un mystérieux inconnu vient de réaliser le vol du siècle (celui d’une des pyramides d’Egypte), le super-vilain Gru cherche un moyen de faire mieux. Il échafaude avec un plan diabolique: pour voler la lune, il va d’abord devoir dérober un appareil qui peut réduire les objets. Avec son armée de minions, des sous-fifres jaunes, toujours prêts à obéir, il va s’attaquer à cette mission…
« Moi, moche et méchant » est certainement l'un des meilleurs films d'animation de ces dernières années. Réalisé lui aussi en 3D, comme l'excellent « Dragons », sorti en mars dernier, il doit cependant moins sa qualité à une technique savamment utilisée (même pendant le générique de fin, les minions tentent de franchir un gouffre situé entre eux et l'écran de la salle, rivalisant de bêtise quand aux moyens à utiliser pour approcher du spectateur installé sagement dans son siège...) qu'à un scénario d'enfer, qui pour une fois brouille les pistes entre méchants et gentils. Car ici le héros, qui aime à exploser les ballons au visage des enfants, congeler les gens qui font la queue au café pour leur passer devant, ou encore jouer du pare-choc pour garer son encombrant véhicule, ne possède pas une carapace très épaisse et se retrouve presque réduit à un vieux geek célibataire.
C'est l'arrivée de trois petites orphelines dans sa vie, qui va l'amener progressivement à changer, tout en gardant son âme d'adulte. Car les sous-entendus sont légions, le coté parents gâteaux joyeusement dynamité, tout comme le star système, qui gagne même les voyous. Le personnage principal, Gru, est ainsi entouré de personnages secondaires croustillants, une sorte de chien vorace et irréfléchi, un vieil assistant inspiré directement du « Q » des James Bond prêt à inviter les objets les plus absurdes (les robots-cookies, un fusil à pet...) et surtout son armée de minions, créatures en forme de capsules jaunes, dotées d'un ou deux yeux, au choix, et d'un bleu de travail. A eux seuls ils valent le détour.
En effet, nombre de gags proviennent de ces bestioles serviles, enthousiastes face au moindre signe de méchanceté, gentiment belliqueux, mais dont l'obéissance aveugle à celui qu'ils vénèrent (voir l'incroyable show du début...) ira jusqu'à les faire jouer aux baby-sitters. Difficile de ne pas craquer pour ces créatures, à peine dotées de la paroles (il s'agit plus de grommellements), mais dont les simples mouvements de la bouche, permettent d'exprimer de multiples sentiments. L'animation touche ici au subtil. Ajoutez à cela trois gamines à croquer et vous aurez la recette d'une grande comédie matinée d'un rien d'émotion.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur