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MODUS ANOMALI : LE RÉVEIL DE LA PROIE

Un film de Joko Anwar

Voyage au bout de la folie

Enterré vivant dans une forêt, un homme se réveille, amnésique et déstabilisé. Rapidement, il va s’apercevoir qu’un terrifiant tueur semble l’avoir pris pour cible…

Encore injustement méconnu dans nos contrées, le cinéma indonésien s’est offert une sortie remarquée ces dernières années par le biais du cinéma de genre, les spectateurs portant encore la marque de la baffe assénée par le percutant "The Raid", sorti en 2012. Tout ça pour dire qu’avec ce nouvel opus d’un cinéaste pourtant pas débutant (c’est son quatrième long-métrage), un nouveau pas est franchi dans la reconnaissance d’une cinématographie à découvrir. Filmé en huit jours dans la forêt avec un acteur quasi-unique, le film de Joko Anwar s’impose progressivement comme un morceau de cinéma brut de décoffrage, pas exempt de menus défauts, mais dont les tenants et aboutissants apparaissent petit à petit.

Modèle quasi-parfait du petit film tourné dans l’urgence et l’envie d’en découdre, "Modus Anomali" ne s’embarrasse d’aucune esbroufe, l’incroyable Rio Dewanto étant seul à l’écran une bonne partie du film. Il livre une performance à l’unisson du film, excessif, violent et étouffant. Mais loin de se reposer sur un unique acteur et une ambiance sonore travaillée, Anwar fouille les recoins les plus sombres de l’âme humaine, se permettant de douloureux éclats de folie qui en laisseront plus d’un sur le cul, dont un twist ravageur aux forts relents de perversité absolue. Pas un chef-d’œuvre, mais sans aucun doute la révélation d’un cinéaste n’ayant jamais peur d’aller trop loin. Barbare !

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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