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MINE DE RIEN

Un film de Mathias Mlekuz

Une très séduisante comédie sociale

Face au démantèlement annoncé par la mairie de l’ancienne mine, un marché devant être attribué à une entreprise de ferraille, un groupe d’habitants, chômeurs et anciens mineurs, décide de porter un projet de parc d’attraction comme alternative potentiellement viable. Parmi eux, Arnault, séparé, espère redorer son blason auprès de ses fils qui ne le respectent plus…

Mine de rien film image

Comédie sociale à la française, "Mine de rien" était présenté en janvier dernier au Festival de l’Alpe d’Huez, où il a remporté le Prix du public. S’ouvrant sur des images d’archives (mineurs, cités ouvrières…) accompagnées d’une chanson de travailleurs, c’est rapidement sur un groupe de chômeurs en formation de réinsertion que se centre l’intrigue, évoquant au passage les difficultés privées des uns et des autres (divorce, mère sénile, gardes d’enfants, pauvreté…). Apprenant à lire des code-barres, ceux-ci doivent être engagés dans une société dénommée Armageddon (une allusion à peine voilée aux ravages des grandes plateformes sur le commerce de proximité…). Mais le projet étant localement abandonné, certains vont prendre leur destin en main. OU tout au moins, essayer...

Avec son contexte de village du nord frappé des années plus tôt par la fermeture de sa dernière mine, le film s’inscrit résolument dans la lignée des comédies sociales britanniques ("Full Monty", "Les géants", ou encore "The Van" de Stephen Frears). Montrant à la fois la situation de blocage dans laquelle se trouve les habitants (aucune perspective pour avoir une vie digne sur les lieux...), , et l’énergie du désespoir mise dans un projet a priori contesté, voire insensé (monter un parc d’attraction dans la mine), les scénario s’attache avant tout à rendre ses multiples personnages humains et attachants.

Arnaud Ducret incarne ainsi avec justesse un père de famille divorcé, ayant peur de perdre définitivement ses deux fils. Philippe Rebbot joue à merveille les maris infidèles, prenant en permanence son pote comme alibi, et n’ayant honte de rien, même pas de se comparer avec Alcapone ou César. Hélène Vincent émeut en mère perdant la boule, mais retrouvant l’amour. Rufus donne corps à un retraité rancunier. Et c’est sans parler des policiers dénommés Tic et Tac, ou du personnage de la mairesse qui fera tout pour faire capoter le projet. Au final, même si les manèges attendus sont forcément bricolés, même si le suspense autour de l’ouverture du parc n’est pas complètement au rendez-vous, "Mine de rien" affiche de la générosité à revendre et s’avère un beau film choral, qui donne du baume au cœur.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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