MINCE ALORS 2 !
Un regrettable naufrage
Constatant que « les gros c’est pas ce qui manque », Isabelle et sa nièce Nina décident d’ouvrir en Provence, un centre pour curistes dénommé Les Deux Sources. Elles embauchent ainsi Baptiste, yogi et homme à tout faire, Jessica, masseuse tantrique, et Maxime, équithérapeute. Elles accueillent ainsi un groupe de premiers curistes, assez hétérogènes, pendant qu’Isabelle fantasme ouvertement sur Maxime…
La réalisatrice et comédienne Charlotte de Turckheim ("Les Aristos", "Qui c'est les plus forts ?"…) était venue au Festival d’Angoulême en août dernier avec presque toute sa troupe, pour présenter la suite de sa comédie "Mince Alors !", qui avait attiré plus de 1 400 000 spectateurs en 2012. Dans ce premier épisode, Nina acceptait de suivre à contrecœur une cure d’amincissement offerte par son mari, qui lui, aimait les femmes minces. La voir prendre la tête, à son tour, dans ce second volet, d’un centre de cure, n’était certes pas des plus logique vu le premier épisode, mais on était prêt à tenter l’aventure.
Nous voici donc en quelques scènes, introduits à tout un petit monde qui va tenter de cohabiter, au sein duquel Charlotte de Turckheim se donne cette fois-ci l’un des rôles principaux, patronne ayant des visions érotiques à la vue de Maxime, l’équithérapeute. Sont ainsi réunis ici quatre ados obèses, Marion, une jeune femme et sa sœur svelte Lio qui lui impose cette cure à son image, Sylvain, un nounours rouquin homo (Marc Riso), et leur amie Émilie, ayant perdu du poids, mais trop dynamique pour être naturelle, et passablement homophobe (Catherine Hosmalin, déjà présente dans le numéro 1).
"Mince Alors 2 !", s’il dispose de dialogues parfois drôles pris isolément, aligne les situations proches du sketch, et force une tonalité de bonne humeur qui devient rapidement irritante. Le spectateur ne se sent pas vraiment invité, ni à partager les quelques moments de complicité des personnages, ni à éprouver la souffrance de certains. Évitant ainsi tout réel sujet de fond, le scénario fait dans l’humour « gras » autour des méthodes adoptées à la cure (boisson laxative, « physionomie » des yeux, massage aqua de l’intestin…) et s’enlise dans des sous-intrigues sans intérêt (l’histoire d’amour entre deux ados, le concours d’insultes, le rapport d’Émilie à son mari…).
De plus, le bon mot semblant primer sur tout, si certains dialogues sont parfois percutants, ils semblent récités par leurs interprètes. On prendra pour exemple l’insupportable et incessant ping-pong de vannes auquel s’adonnent les quatre ados, qui aurait de quoi ruiner pour des années toutes chances de leurs interprètes dans le moindre casting. Une comédie ratée, dont on ressort en ne sachant pas trop si elle respecte les personnes en surpoids, ou si elle exploite leurs déboires jusqu’à l’os.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur