MI IUBITA, MON AMOUR
Un premier long à la fois lumineux et généreux
Un groupe de quatre jeunes filles traverse la Roumanie pour aller fêter l’enterrement de vie de jeune de l’une d’entre elles, Jeanne, en bord de mer. Sous leur nez, à une station service, elles se font voler leur voiture. Elles sont alors hébergées par une famille de Roms…
L’actrice Noémie Merlant ("Portrait de la jeune fille en feu", "Jumbo", et récemment "A Good Man") passe derrière la caméra pour un premier long métrage de réalisatrice sous la forme de contact des cultures, pour mieux évacuer les a priori et se concentrer sur l’humain. Dans ce film tourné sur le vif en 14 jours, elle interprète elle-même le rôle principal, jeune femme fiancée, qui entourée de ses amies, va être touchée par le fils aîné d’une famille Rom, aussi généreuse qu’elle est empêtrée dans des problèmes de dette. Lumineuse, elle insuffle au film une énergie que sa mise en scène vient accompagner, nous faisant croire à sa liberté, celle d’une jeune femme curieuse et ouverte, loin des clichés sur la jeunesse d’aujourd’hui.
Passé par les séances spéciales du Festival de Cannes et par le Festival de San Sebastián, le film possède un scénario solide qui se divise en trois parties (la rencontre, l’accueil chez les roms, les vacances improvisées à la mer) laisse place à la pulsion et à une certaine forme de bienveillance. Livrant quelques vérités sur le mode de vie à l’occidentale (on jette trop en France...), dévoilant le peu d’ouverture initiale des françaises (très centrées sur leurs propres problèmes), le film tente un délicat équilibre avec la générosité d’en face, avant de livrer un beau portrait de groupe dans sa troisième partie. Et si la conclusion apporte une note plus morose voire cruelle, elle n’en confirme pas moins l’existence d’un indéniable lien que seuls les moments inattendus mêlant tensions et découverte, peuvent créer.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur