MELBOURNE
Le syndrome de la mort subite du nourrisson
Un jeune couple iranien s’apprête à déménager à Melbourne, pour plusieurs années. Dans quelques heures ils s’envolent pour une nouvelle vie. Ils sont dans les derniers préparatifs : l’état des lieux, le déménagement des meubles vendus, l’accueil de la famille avant le départ. Mais un grain de sable vient s’incruster dans la vie de ce jeune couple de la classe moyenne aisée de Téhéran, dynamique, plein d’avenir et de promesses : ayant accepté de garder un moment le nourrisson d’une vague connaissance pour dépanner, leur vie bascule quand ils s’aperçoivent que le bébé est mort dans son sommeil…
Que s'est-il passé? Que faire? Prévenir les parents, la police, appeler les urgences ou se taire pour ne pas se voir reproché le drame? Tout l’enjeu du film tient dans ce seul dilemme. Et le couple de choisir le déni et le mensonge. Commence alors le ballet de protagonistes qui passent à l'appartement pour des motifs variés (le père séparé, qui vient récupérer son bébé déposé par la nourrice, la nourrice qui croit que le père l’a récupéré, la mère du mari du couple, le propriétaire...).
Ces péripéties ne sont là que pour relancer artificiellement une action bien maigre, qui manque régulièrement de s’enliser dans une impasse et une intrigue morale tellement faible que l’on se surprend parfois à oublier que dans cet appartement où on ne cesse de sonner et de passer (farandole de sonneries, du téléphone portable à la sonnette de la porte ou de l’interphone pour donner un peu de rythme...), gît le corps d'un bébé inanimé.
Dans cette pâle adaptation d’une médiocre pièce de théâtre, l’enjeu pour le spectateur est de savoir comment ils vont se débarrasser du bébé (se dénoncer ou l'abandonner), en espérant que cette résolution signe la fin de cet interminable histoire sous forme de huis-clos dans un appartement de bourgeois irresponsables qui cherchent à se débarrasser d’une contrariété dont ils ne sont pas responsables.
Nicolas Le GrandEnvoyer un message au rédacteur