MEAN GIRLS
Le Feel-Good Movie de la rentrée
Cady Heron vit en Afrique avec sa mère, mais même si elle apprécie les grands espaces elle reste curieuse d’être une adolescente dite normale. Il s’agit pour elle d’évoluer dans un lycée, avoir son premier amour et se faire de nouvelles copines. Et ça tombe bien puisque sa mère a décidé de lui donner cette opportunité. De retour aux États-Unis, Cady fait sa première rentrée et va faire face à un monde qu’elle ne connaît pas, avec ses prédateurs de taille : les filles populaires…
À l’annonce du remake du film de 2004, "Lolita malgré moi" de Mark Waters, nous avions haussé les épaules et levé les yeux au ciel. Pensant être face à une démarche purement mercantile et fainéante, nous sommes rentrés dans la salle obscure « prêts à tirer à balles réelles ». Et quelle ne fut pas notre surprise en sortant de la séance de nous entendre chantonner les chansons sur le chemin du retour avec un immense sourire aux lèvres. Tout d’abord rendons à César ce qui appartient à César : Tina Fey est une humoriste, actrice, productrice et scénariste américaine de renom qui a créé cette histoire d’adolescentes qui essayent de se faire une place dans ce microcosme qu'est le lycée. À l’origine, elle était déjà sur le scénario de l’original, pour se concentrer ensuite sur une adaptation en pièce de théâtre avec un parti pris de comédie musicale. Si l’auteur de ces lignes était loin d’être convaincu par le projet, force est de constater que le pari est remporté haut la main !
Avant toute chose, la distribution est à saluer, avec notamment Angourie Rice ("These Final Hours" 2014) et Renée Tapp, qui joue la populaire Regina George que tout le monde craint (qui interprétait déjà ce rôle dans la pièce de théâtre éponyme). Leur prestation musicale est entraînante et communicative et les seconds rôles ne sont pas en reste. Certains ont reproché à ce remake d’être moins « méchant » que l’original, porté par Lindsay Lohan. Nous dirons simplement que l’écriture est moins grasse, les gags moins dans l’exagération à outrance, ce qui pour le coup est salutaire. Nous sommes face à un film qui respecte ses personnages, même quand il s’en moque, même quand ils sont désignés comme antagonistes.
Le film apporte ainsi toujours des nuances, en fournissant des raisons aux tares de certains ou certaines (par exemple, la mère de Regina est toxique et provoque ce comportement chez sa fille). Les gags sont efficaces et les parties chantées proches de ce qu’un épisode de "Crazy Ex Girlfriend" propose, sont les bienvenues. Elles transmettent le caractère fantasmé des situations en fonction des points du vue de nos héroïnes. Dans la forme c’est alors la générosité qui prime et un côté caricatural assumé mais loin du cynisme environnant ce genre de production habituellement. On aura toujours du mal avec une ouverture d’un film en mode selfie, mais peu à peu le cadre s’élargit et laisse la place au cinéma. Car oui, il y a plus de cinéma ici que dans sa première version. Même le caméo de Lindsay Lohan ne parasite pas l’intrigue et est intelligemment pensé. Que dire d’autres hormis de vous conseiller de foncer le voir, vous ferez sans doute comme nous ensuite : télécharger l'entièreté de l'album écouté en boucle depuis. Enfin un teenage movie qui respecte son audience, lui donne ce qu’il est venu chercher et même un peu plus. Ce n’est pas rien par les temps qui courent.
Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur