MAX ET EMMY : MISSION PÂQUES
Un gloubiboulga scénaristique pour un film d’animation facilement oubliable
Max est un lapin des villes, parti depuis longtemps de la campagne et de l’académie des lapins. Mais lorsque sa feuille d’or est appelée par l’œuf d’or quelques temps avant Pâques, avec celle de trois autres lapins (dont Emmy), celui-ci décide de rentrer au plus vite pour aider ses congénères. Devant, à cette occasion, découvrir son propre pouvoir, il va lui falloir faire face à un lapin vengeur décidé à détruire la fête de Pâques et tous les œufs, et à une famille de renards qui voudrait quant à elle même organiser la distribution…
Si en termes techniques on n’aura pas grand chose à redire face à cette production allemande en images de synthèse plutôt honnête, dont les décors assez minutieux restent cependant désespérément fixes, mais dont les mouvements et l’action s’avèrent plutôt fluides, il n’en sera pas de même pour son scénario. En effet, la réalisatrice Ute von Münchow-Pohl, des plutôt sympathiques aventures de petit corbeau ("Petit Corbeau" et "La Course du siècle"), offre ici une suite peu inspirée au déjà décevant "L’école des lapins". Après un petit détour du côté de Noël avec "Les Elfkins : opération pâtisserie", la voici qui s’attaque à nouveau à la tradition de Pâques, ses œufs, ses lapins, et ses poulettes…
Ce que l’on peut dire surtout c’est que le scénario ne semble vouloir louper aucune cible, mélangeant allègrement personnages naïfs de contes pour enfants (les enseignants de l’académie…), lapin urbain adepte de live stream sur les réseaux sociaux, mythe annonciateur sous forme de dicton oral ou de peinture rupestre, super-pouvoirs... Bref tout cela n’est pas très digeste, ne sachant plus quels publics viser, autour d’un dispositif déjà tarabiscoté dès le départ avec des poules qui pondent en haut d’une montagne (un rien miniature) et tout un ensemble de toboggans et roues qui amènent les œufs jusqu’en bas… On se demande bien pourquoi le titre français comprend Emmy, qui reste un personnage secondaire, et éclipse ainsi le troisième larron, indispensable au dénouement et quasi personnage principal avec Max : le jeune renard Ferdinand. Mais comme aucun n’existe plus que l’autre, au final, on ne retiendra que le personnage sympathique et décalé de la poule en chef, avec ses lunettes bleues et son sacré caractère.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur