Festival Que du feu 2024 encart

MAX

Un film de Stéphanie Murat

Service minimum pour Max !

Depuis la mort de sa femme, Tony doit gérer seul l’éducation de sa fille, Max, bien épaulé par son fidèle comparse, Nick. Les deux voyous multiplient les petits coups pour subvenir aux besoins de la petite. Mais lorsque Max fait la rencontre d’une prostituée, la bambine décide de l’offrir à son père pour Noël pour qu’elle prenne soin de lui, situation cocasse qui va créer de nombreux différends entre cette fille de joie et le principal intéressé…

Après « Les Seigneurs », Jean-Pierre Marielle et JoeyStarr se retrouvent pour une nouvelle comédie, première production de l’animateur sans langue de bois, Thierry Ardisson. Avec également Mathilde Seigner en tête d’affiche, on pouvait ainsi s’attendre à un film sortant des carcans habituels pour oublier toute forme de politiquement correct. La lecture du pitch nous confirme dans cette idée : une petite fille décide d’offrir une prostituée à son père pour Noël, histoire peu banale vous en conviendrez. Malheureusement, le long-métrage ne décolle jamais, restant figé dans des ressorts comiques convenus et dans une banalité scénaristique dommageable. Le conte de Noël se transforme alors en film guimauve, une effusion de bons sentiments s’emparant de l’écran jusqu’à l’indigestion voire l’overdose.

Pour compenser un scénario cachectique, la réalisatrice Stéphanie Murat va essayer d’insuffler une certaine vitalité par sa mise en scène, multipliant les effets pour retranscrire à l’image l’idée du conte, entre onirisme et imagination d’enfant. Si certaines de ces fulgurances permettent ainsi d’éviter la catastrophe, c’est surtout la prestation des acteurs qui nous tiendra éveillés. JoeyStarr s’impose définitivement comme un grand acteur, avec une palette d’émotions bien plus large que ne le laisse paraître son allure de grande gueule vulgaire, son duo avec Jean-Pierre Marielle devenant la principale attraction du métrage. A contrario, la rencontre attendue entre l’ancien de NTM et Mathilde Seigner n’aura jamais lieu, celle-ci étant plombée par les raccourcis scénaristiques.

C’est ainsi une impression d’inachevé qui se dégage de la vision de « Max », le long-métrage s’arrêtant à la lecture de son synopsis. En effet, jamais, la réalisatrice ne cherche à transcender son postulat de départ ou à utiliser ce matériau intéressant pour en faire autre chose qu’une démonstration de bons sentiments. Se refusant toute ambition, le film est alors marqué par une platitude autant visuelle que scénaristique, laissant de marbre le spectateur. Si certains pourront y trouver leur compte, il est fort à parier que « Max » sera oublié dès la sortie des salles. En se cachant derrière un pitch original, l’équipe s’est interdit toute prise de risque, certainement pour toucher un très large public, mais ce dernier, lui, ne rencontrera que l’ennui, voire le sommeil pour les moins résistants.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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