MARIO
L’heure des choix
Mario, un jeune footballeur suisse-allemand, sur le point d’être enfin repéré pour passer pro et d’intégrer un club de première division, tombe amoureux de Léon, un nouvel attaquant venu d’Allemagne. Dans l’équipe, des rumeurs commencent à circuler…
Il n’y a pas de doute, au travers de l’histoire d’amour entre deux joueurs de foot, Mario et Léon, "Mario" est un film qui pose les bonnes questions. Peut-on prétendre à la célébrité dans un sport estampillé masculin tout en vivant pleinement son homosexualité ? Le fait de le vivre ouvertement risque-t-il de mettre en péril une carrière ? Et quid du comportement des autres joueurs, notamment dans leur vécu de la promiscuité des vestiaires avec des personnes d’orientation sexuelle différente.
Le scénario de "Mario" aborde avec intelligence toutes ses questions, au travers des phases mêmes de la relation entre les deux garçons et de son évolution. Décrivant aussi l’isolement et le malheur dans lequel s’enferme l’un des deux personnages, préférant jouer le jeu de sponsors aveugles, faisant passer le dénie et les apparences avant celui qu’il aime, il parvient à rendre ces deux personnages attachants. Tout comme celui de la meilleure amie, complice compatissante, qui permet de s’interroger sur la notion de « service » à rendre à un proche.
Entre incertitudes et espoirs de jeunesse, ambitions et devoir de bon élève, l’heure des choix constitue l’étape clef de se film rare, par son sujet sensible (sport et homosexualité) comme par la qualité de l’interprétation. De quoi nourrir de nombreux débats sur l’homophobie dans les milieux sportifs, ou encore les relations entre rivalités, célébrité et intimité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur