Festival Que du feu 2024 encart

MARILYN

Un rude portrait d'un être pas comme les autres

"Marilyn" est le nom d'emprunt que se donne Marcos, lorsqu'il ose enfin être lui-même et va danser avec sa meilleure amie, au carnaval, seul moment où il se sent légitime ou protégé alors qu'il s'habille en femme et donne libre champs à ses élans. Montrant d'abord par petite touches en quoi Marcos est différent, de retouches de vêtements au maquillage de sa meilleure amie, en passant par l'aide au choix de tissus ou vêtements pour sa mère, le scénario se concentre ensuite sur l'incompréhension et surtout le refus de la nature transgenre du personnage.

Violences subies de la part des garçons du coin, railleries des camarades de classe, punitions et brimades de la part de la mère, tous les comportements les plus basiques et odieux sont ici disséqués. Autour de ce personnage, flamboyant lorsqu’il évolue en femme, homo méprisé pour certains, jamais considéré comme femme, se dessinent les rouages d’un harcèlement admis, sous couvert de normes sociales ou d’incompréhension. Ne cachant rien de l’oppression subie, Martín Rodríguez Redondo capte grâce au personnage, magnifiquement interprété par le jeune Walter Rodríguez, les codes d’une construction masculine toute puissante, et toute l’ambiguïté d’une société où le déguisement est seul admis.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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