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LE MARIAGE DE TUYA

Un film de Wang Quan'An
Avec Ba'toer, Yu Nan, Zhaya...

Belle oeuvre de générosité

Tuya est une femme qui ne veut pas abandonner son mari, infirme, mais accepte le divorce pour trouver auprès d'un autre homme, l'aide nécessaire pour faire tourner leur élevage de moutons. Elle va alors se retrouver aux prises avec un voisin charmant, mais harcelé par sa femme, et un nombre incroyable de prétendants, tous venant faire leur demande, en jouant plus ou moins la comédie de l'homme seul mais riche, ou du divorcé malheureux...

Venu de Chine, 'Tuya's marriage' est une magnifique histoire de fidélité et d'amour, qui a reçu l'Ours d'Or au festival de Berlin 2007. Par le décalage que propose d'emblée le scénario, ce récit amuse autant qu'elle émeut. Car outre les affres de Tuya, aux prises avec ses pathétiques prétendants, symboles du vieux garçon élevé dans la tradition ou du parvenu moderne, on suit également le malheur croissant de celui qui paraît au départ l'oublié de l'histoire. En retrait, impuissant, caché derrière un sourire de façade, son mari assiste compréhensif au spectacle de la vie des autres. Et l'amour, au travers d'un 'écart', trouve toute sa dimension (quand Tuya le mettra en maison de retraite...), mettant en avant une émotion aussi pure que la douceur infinie qui émane du visage de l'actrice.

Joli portrait d'une femme volontaire, 'Tuya's marriage' est un film drôle, qui allie les nécessités dramatiques d'une situation précaire à de pures moments de comédie, comme lorsqu'un homme pas si jeune, se fait taper sur les doigts par son père, défendant sa candidature au mariage, parce qu'il mange trop de gâteaux apéritifs! Mais 'Tuya's marriage' est aussi un séduisant mélange, au charme dépaysant lancinant, entre modernité désuette (voitures, lunettes...) et ruralité profonde (le chameau comme moyen de transport...), qui montre à la fois de superbes paysages d'une Chine reculée, alliant désert et steppe, et fait état d'une société où existe encore une solidarité affirmée. Un signe d'espoir?

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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