MARCEL LE PÈRE NOËL ET LE PETIT LIVREUR DE PIZZAS
D'autres manières d'aborder Noël
Un quotidien où défile une ribambelle d’histoires autour de Noël, et le portrait d’Abdou, livreur de pizzas, aidant un père Noël désargenté à réparer son moyen de livraison, un traîneau fait de cagettes…
Le conte titre, court métrage de 45 minutes est précédé d’un court métrage volontairement chaotique, dans lequel s’imbriquent de petites histoires, usant des moyens d’aujourd’hui (infos télé, téléphone portable, publicités...) pour mieux décrire le monde mercantile qui entoure aujourd'hui Noël. "Une histoire d’histoires d’histoires d’histoires d’histoires de Noël" (2023, 6 mn) joue donc les amusants kaléidoscopes, vendant du produit pour barbe de père Noël, représentant celui-ci en victime de paparazzi, jouant sur le complotisme autour de rennes qui ne volent pas, inventant un Ministère de Noël qui sous traite la livraison ou une opération Sapin Partout (même au Sahara)... Initiation à un esprit critique face au monde d’aujourd’hui et à ses dérives (livraisons express, privatisation des services publics, célébrité à outrance...), ce court métrage n’est sans doute pas pour les plus petits.
Cœur du programme, "Marcel le père Noël..." (2023, 45 mn) nous est conté en voix-off par un pigeon estropié (il a une patte remplacée par une tige de sucette) qui parle en vers. Esthétiquement intéressant (le mariage de bleu et jaune pour les décors nocturnes exterieurs...), le film met en scène la rencontre et l’entraide entre un petit livreur de pizza rêvant de construire une fusée et un père Noël type SDF, affublé d’un traîneau en cagettes et de quatre chiens errants qui le tirent. L’histoire est ponctuée de petites chansons, la plus sympathique étant celle des chats qui entonnent en miaulement le classique de Tino Rossi (Petit Papa Noël), et les animaux y trouvent bonne place, comme un bouledogue qui bat le rythme sur le rap d'un mécanicien, ou au générique de fin, un ver de terre qui revient faire de la musique. Un conte sur fond social qui montre que l’on peut aborder Noël non sous l’angle des cadeaux, mais sous celui de l’entraide dans un monde plutôt rude.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur