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MAN ON FIRE

Un film de Tony Scott

The Punisher in Mexico

Creasy (Denzel Washington) est ancien soldat que ses exactions passées ont fait sombrer dans l'alcool. Devenu garde du corps d'une riche famille mexicaine, il est chargé de la protection d'une petite fille qui lui redonne peu à peu goût à la vie. Après le kidnapping de la petite, Creasy décide de tout mettre en œuvre pour la sauver…

Après avoir surpris son monde avec l'excellent Spy Game, Tony Scott revient au charbon avec cette histoire qui le taraude depuis 15 ans, temps qu'il lui fallut attendre avant de mener son projet à bien. Entre temps Elie Chouraqui s'était chargé de pondre une première et lymphatique adaptation du roman de A.J. Quinnell. Si sur le papier l'histoire renvoie aux action-movies testostéronés des 80's, la marque très particulière que le cinéaste y imprime élève le propos bien au-delà de son principe initial.

Esthète de l'action dont la mise en scène repose presque exclusivement sur un art passionnant du cadrage et de la composition, Scott vient saisir la fibre émotionnelle de son histoire à travers des séquences composites où ses plans en longue focale circonscrivent l'espace à un geste, un regard. Loin d'être un architecte façon Mc Tiernan ou Fincher, Scott esquisse ses plans tel un artiste-peintre, les creusant en jouant sur les échelles de plan, comme s'il cherchait à scruter l'âme de ses personnages de toutes les manières possibles pour en tirer une émotion vivace et inexorable.

Cet exercice formel ne fera pas que des émules et certains retourneront mater du John Woo en boucle. Et passeraient à côté d'un cinéaste qui arrive à maturité, loin des Top Gun et autres blockbusters décérébrés auxquels il s'adonnait jadis. Passant de l'alimentaire à l'artistique, Tony Scott délivre un film à l'écriture sans surprise mais dont la barbarie et la sincérité des sentiments ne laissent pas indifférents. En cela, le film tire partie de la prestation démentielle d'un Denzel Washington juste génial. On en ressort ému, avec l'idée qu'une beauté sublime existe dans la décrépitude d'un monde malade.

Thomas BourgeoisEnvoyer un message au rédacteur

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