Festival Que du feu 2024 encart

MAMBO ITALIANO

Un film de Emile Gaudreault

Une comédie délicieuse, mais pas si courageuse

Angelo, presque la trentaine, est un agent de voyage qui s'ennui, et qui rêve de devenir scénariste pour la télévision. Un beau jour, il décide de quitter le cocon familial, et d'aller vivre dans le centre de Montréal, ce qui provoque le désespoir de ses parents d'origine italienne. C'est alors qu'il retrouve son ami d'enfance, Nino, qui ne tardera pas à devenir son amant...

Dire que Mambo Italiano est un film gay serait une erreur. Car non seulement le sujet central du film, objet de moqueries plutôt bien dosées, est l'influence des racines dans la culture et la vie quotidienne des immigrés italiens, mais surtout, le discours des homos du film serait certainement mal vu des ligues de défense gay. Car ici les personnages ont de fort relents d'hétérosexuels refoulés, essayant les filles, se traitant les uns les autres de pédés ou de folles. La discrimination n'est pas très loin non plus, le héros refusant de se définir comme, et rejetant non pas le ghetto (le « village » ici), mais plus largement les bars ou boîtes gays.

Je me garderai donc de juger le film sur ce discours à la limite du fort bien pensant, mais qui demande un certain aplomb. Cependant, il est tout de même plus étonnant de ne jamais voir à l'image que des accolades, ou des tapes dans le dos. Pas même un smac entre les deux hommes, sensés s'aimer follement ! Manque de courage sur ce plan, donc, mais qui se rattrape bien par la charge amicale des scénaristes sur la communauté italienne et ses difficultés d'intégration. Le bon mot du film étant notamment de déclarer qu'il y a deux Amérique, la vraie, les USA, et la fausse, le Canada ! Paul Sorvino et Ginette Reno s'en donne à cœur joie, en égoïstes accrocs aux conventions et légèrement excessifs. Sympathique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire