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MAIGRET

Un film de Patrice Leconte

Un rôle parfait pour Gérard Depardieu

Le commissaire Maigret n’a plus goût à rien, il se nourrit peu, doit arrêter de fumer, et semble enchaîner les affaires sans aucune vitalité. Mais la mort d’une jeune femme de province, assassinée sauvagement de cinq coups de couteau et retrouvée dans un square, va réveiller chez lui un intérêt disparu…

Maigret film movie

Des les premières minutes, dans une alternance avec des scènes permettant d’assister à une partie de la dernière nuit de la victime, entre un essayage de robe chic, une arrivée à une soirée où elle n’est pas invitée et une altercation avec deux personnes, Maigret apparaît comme essoufflé. Fatigué devant son médecin qui l’examine et lui prescrit une radiographie des poumons, particulièrement lent lorsque il se meut d’un endroit à un autre, ou qu’il rejoint son épouse au lit. Gérard Depardieu prend d’emblée place dans le costume et la peau de cet homme usé, tel une parabole de l’acteur qu’il dit être, parfois motivé par un rôle qui lui redonne l’envie de cinéma.

En adaptant le roman Maigret et la jeune morte (Georges Simenon, 1954), Patrice Leconte ("La fille sur le pont", "Une Promesse") ne s’y est pas trompé : le rôle d’un Maigret flegmatique mais évanescent, porté par l’avenir d’une jeune femme (Jade Labeste, qu’il rencontre par hasard, alors qu’elle vole à l’étalage) et par le passé de la victime, résonnant étrangement avec le sien, sied parfaitement au Gérard Depardieu d’aujourd’hui. Celui-ci succède ainsi à nombre d’acteurs ayant incarné le personnage au cinéma, et aux deux plus célèbres interprètes de Maigret dans des séries télé : Jean Richard dans les années 70 et Bruno Crémer dans les années 90.

Entremêlant quelques destins qui ont tous de petits mystères, l’intrigue se suit sans mal, les pièces du puzzle s’imbriquant sous nos yeux intrigués. Nimbés dans une photo qui dépeint le monde terne (on saura à la fin pourquoi) dans lequel évolue ce célèbre commissaire, se dégagent quelques idées symboliques (un soudain flash d’appareil photo qui se déclenche lorsque la fiancée, devenue actrice, apprend la mort de son amie… soulignant ainsi l’artifice de sa réaction). Et surtout le jeu d’Aurore Clément, en mère hautaine issue de la haute société, qui a des idées bien arrêtées sur la différence entre épouse et fille quelconque.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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