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MAGICAL DOREMI, À LA RECHERCHE DES APPRENTIES SORCIÈRES

Avec les voix de Tomoko Akiya, Chiemi Chiba, Kenta Hamano...

Nostalgie, quand tu nous tient

Trois jeunes femmes, Mire, 27 ans, employée d’une grande entreprise, Sora, 32 ans, institutrice, et Reika, 19 ans, intérimaire dans un restaurant, se rencontrent par hasard dans le jardin de la maison qui a inspiré l’un des décors de la série animée « Magical DoReMi » il y a 20 ans. Toutes trois sont à un moment charnière de leur existence, où elles doivent prendre chacune des décisions. Mais la magie à laquelle elles croyaient durant leur enfance, avec les personnages de petites sorcières de la série, n’est pas forcément là pour les aider…

Magical DoReMi à la recherche des apprenties sorcières film animation animated movie

"Magical DoReMi" est une série d’animation japonaise en quatre saisons (soit 201 épisodes d’un peu plus de 20mn chacun), diffusée en France sur Fox Kids à partir de septembre 2001, puis sur France 5 de fin 2004 à 2007. Il y est question d’une petite fille de 8 ans, Dorémi Harukaze, qui rêve d’avoir des pouvoirs magiques, et qui dans une boutique de magie démasque une véritable sorcière, Maggie Grigri, transformée alors en une sorte de grenouille verte. Celle-ci ne sera alors libérée de ce sort que lorsque Dorémi sera devenue elle-même une vraie sorcière. Aidée par la fée Lala, elle va donc enseigner à Dorémi, ses deux meilleures copines, vite rejointes par deux autres fillettes. Ce sont ces personnages que l’on apercevra au fil du métrage, dans des écrans télé que regardent les héroïnes pour se remonter le moral. Mais c’est surtout dans la scène finale qu’elles intégreront le récit, sous forme d’un ultime clin d’œil.

Car "Magical DoReMi, à la recherche des apprenties sorcières" est avant tout un film qui s’adresse aux fans de la série, qui ont aujourd’hui 20 ans de plus, et que l’espoir d’une magie qui pourrait tout changer a bercé pendant quelques années durant leur enfance. Rien à voir donc avec une « adaptation » de l’anime lui-même, comme ont pu l’être les deux films dérivés, "Bibi et la fleur sacrée" et "La pierre de la grenouille" auparavant. Le film met en effet en scène trois jeunes femmes, confrontées chacune à une situation d’échec et aux choix décisifs qui en découlent, délivrant au passage un message oscillant entre le pouvoir de croire en son destin et celui de l’amitié. Car c’est bien de celle-ci que vont venir les changement dans la vie de Mire, à qui on vient de retirer un projet important dans son entreprise, elle qui défend la notion de commerce équitable, Sora, à qui l’on reproche de trop s’occuper d’un élève en difficulté au détriment de ses autres élèves de primaire, et Reika, sans le sou, coincée dans un petit boulot de restauration et exploitée par un petit ami dont elle ne sait comment se débarrasser.

Étrangement, loin des grandes effusions des petites élèves de la série télé, il se dégage un certain charme de cette balade dans les décors du dessin animé originel (les 3 filles entament divers pèlerinages où elles croiseront notamment un autre fan, garçon celui-ci), et dans la manière d’aborder la déception de chacune face à une vie finalement banale. Transportant chacune avec elles, une bille magique d’une couleur différente, issue du merchandising de la série (les fillettes avaient une console magique multicolor leur permettant de se transformer en sorcières, leur procurant alors costumes, balais et baguettes pleines de billes de couleurs…), c’est autour de l’utilisation magique ou non de ces dernières que se construiront les moments clés d’un film qui convoque autant une certaine nostalgie, que le sentiment de désenchantement de toute une génération bercée par certains animes « magiques », qui doit aujourd’hui trouver sa voie, dans une société formatée mais en pleine évolution. Un beau voyage au cœur du Japon moderne, doté de trois héroïnes aux caractères contrastés.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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