LA MACHINE A DEMONTER LE TEMPS
Retour vers le passé
La comédie régressive est un genre particulièrement en vogue aux États-Unis depuis quelques années, genre dominé par les productions du manitou Judd Apatow ("Sans Sarah, rien ne va !"), les monuments crétins d'Adam McKay ("Very Bad Cop") et les potacheries hilarantes de Todd Phillips ("Very Bad Trip"). Un peu derrière ces trois cadors, certains tentent l'aventure, dont un certain Steve Pink.
La force principale de ce joyeux délire qu'est "la Machine à démonter le temps" (on préfèrera, une fois n'est pas coutume, le titre original "Hot Tub Time Machine" - littéralement, « le spa à remonter le temps ») est d'associer ses gags scatos et vulgaires à une véritable nostalgie pour les années 80, retrouvant dans les tenues improbables et les coupes de cheveux foireuses ce qui faisait le sel de cette décennie. Loin de s'en tenir à cette madeleine de Proust agréable, "la Machine à démonter le temps" lorgne vers les films d'Apatow, louant l'amitié et la camaraderie, sans toutefois parvenir à un assumer pleinement le rythme et la drôlerie.
Porté par des acteurs épatants, John Cusack en tête, génial lorsqu'il s'attarde sur un running gag jouissif (Crispin Glover et son bras...), le premier film de Steve Pink manque encore de ce savoir faire si précieux qui fait la marque de ses prestigieux aînés. Encore quelques essais, et on pourrait bien tenir là un futur grand de la comédie US.
Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur