Festival Que du feu 2024 encart

MA

Un film de Tate Taylor

Octavia Spencer : 1 – Ma : 0

Il n’est jamais facile de se faire de nouveaux amis lorsqu’on débarque dans une nouvelle ville. La jeune Maggie va pourtant rapidement se trouver une bande dont le seul problème est comment pouvoir acheter de l’alcool sans avoir l’âge légal. Ils vont alors demander de l’aide à Sue Ann, une quarantenaire solitaire qui ira même jusqu’à offrir son sous-sol aux adolescents pour qu’ils puissent célébrer tranquillement. Jusqu’à ce que cette hospitalité devienne étrange…

Ma film image

Depuis quelques années déjà, chaque production de Jason Blum met les amateurs de genre en émoi, phénomène qui s’est accentué depuis le succès mondial de "Get Out". "Ma" n’a ainsi pas dérogé à la règle. Et il faut bien dire que sur le papier, ce nouveau projet offrait de grosses promesses : Octavia Spencer dans le rôle-titre, un réalisateur confirmé (Tate Taylor, à qui l’on doit notamment "La Fille du Train" et "La Couleur des sentiments"), et un pitch malin où l’on pouvait s’attendre à une bonne dose de rebondissements et de jump scares. Si le film respecte méticuleusement le cahier des charges du thriller, il manque cruellement d’originalité et d’ambition scénaristique pour dépasser son statut de série B à peine efficace.

Sue Ann travaille comme assistante médicale dans un cabinet de vétérinaire. À quarante ans passés, elle passe la plupart de son temps seule, à se perdre dans les méandres des réseaux sociaux. Lorsqu’elle croise un groupe d’adolescents désireux de faire la fête, elle accepte de leur acheter de l’alcool, avant de leur proposer de venir célébrer dans son sous-sol inusité. Progressivement, elle se sent proche de ces jeunes, se considère même comme leur amie, relation qui deviendra obsessionnelle et dérangeante, au point d’effrayer les gamins. Malheureusement, le spectateur va, lui, que très peu frissonner, la faute à des situations grotesques et prévisibles. Avec un sous-texte social mal maîtrisé, des dialogues peu inspirés et des incohérences fréquentes, le métrage tournerait même à la catastrophe sans la prestation de la toujours excellente Octavia Spencer. Mais cela ne suffit pas à sauver cette production Blum House dont on était en droit d’attendre bien plus que ce téléfilm qui sent (bon) les années 90.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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