LUCA
L’Italie, l’amitié et le rire à l’honneur
Luca est ce que les humains appellent un monstre marin. Adolescent, il en a marre de faire le berger de bancs de poissons, et lorsque le jeune Alberto vient récupérer d’étranges objets humains tombés dans son champ d’algues, il se laisse rapidement entraîner à la surface, découvrant ainsi qu’il peut prendre l’apparence d’un homme. Ceci à condition d’être sec. Mais lorsque sa mère, pour le punir, veut l’envoyer chez son insupportable oncle, Luca décide de s’enfuir avec Alberto dans un village humain, espérant y trouver l’invention la plus fantastique au monde : la Vespa…
Sortie le 18 juin 2021 sur Disney +
Pandémie oblige, c’est le troisième et supposé dernier long métrage d’animation Disney à sortir directement en SVOD (le quatrième « gros film » si l’on compte "Mulan"). Après "Soul", présenté au Festival Lumière 2020 et "Raya et le dernier dragon", "Luca" sera donc visible uniquement sur Disney + à partir d’aujourd’hui, après sa Première triomphale hier soir au Festival d’Annecy, précédée d’un rapide talk en direct avec Andrea Warren sa productrice et Enrico Casarosa (le court métrage "La Luna") son réalisateur. Un homme heureux de convier les foules du monde entier dans sa région natale, sur la côte italienne, réunissant pour l’occasion une tripotée de figures classiques du village italien (curé, grands-mères sur leur banc, garçons frimeurs...) sans trop pour autant en appuyer les caractéristiques.
Et nous voici donc plongés dans l’Italie des années 50 et son imagerie ensoleillée et bruyante (on a même droit à quelques affiches de films dont "Vacances romaines"), pour une course mêlant nage, plat de pâtes et vélo, les deux garçons espérant, avec la petite Giulia, éternelle perdante face au macho du coin craint par tous les mioches, gagner le premier prix et s'offrir l’objet de leurs rêves (et le summum dans le jeu des apparences) : une Vespa. Alors que ses parents sont inquiets, que sa grand-mère (qui ronfle les yeux ouverts !) s’amuse de sa fugue vers une vie plus palpitante, Luca découvre l’amitié et la complicité avec Alberto, dans un tourbillon de vitalité et de prise de risque enfantine parfaitement rendu. Ceci avant que ses premiers rêves d’adulte ne prennent le dessus.
L’animation est comme toujours parfaitement fluide (les transformations à la sortie ou l’entrée dans l’eau sont impressionnantes) et les personnages parfaitement dosés dans leur humanité. Quant aux personnages secondaires, ils ont juste ce qu’il faut d’importance pour apporter une bonne dose de rire sans parasiter l’histoire centrale. Les poissons aux yeux globuleux qui bêlent (dont l’un aimerait bien se faire la malle), le chat soupçonneux au grondement réprobateur (chacune de ses apparitions fonctionne à fond), ou les parents « arroseurs », achèvent de faire de cette ode à l’amitié et la différence un joli divertissement estival.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur