LOVE AND MONSTERS
Un sympathique passage à l’âge adulte post-apocalyptique
Depuis qu’un astéroïde a frappé la Terre il y a sept ans, et entraîné des mutations chez les animaux – ceux-ci devenant tous gigantesques et donc dangereux pour l’homme –, Joel, 24 ans, vit dans un bunker avec des personnes ayant toutes trouvé l’âme sœur. Désespéré de ne pas avoir revu Aimee, avec laquelle il s’apprêtait à conclure lorsque la catastrophe est arrivée, Joel décide de se lancer dans un périple de plusieurs jours à la surface, afin de rejoindre un autre camp situé en bord de mer, depuis lequel celle-ci lui parlait régulièrement par radio interposée…
Sortie le 14 avril 2021 sur Netflix
L’univers développé dans "Love and Monsters" ressemble étrangement à celui de "Kipo et l'âge des Animonstres", série animée en 3 saisons, produite par Dreamworks et diffusée en France sur Netflix, qu'il s'agisse des animaux mutants géants ou de l'épopée de l'héroïne, bien décidée à retrouver son père disparu du bunker où ils se cachaient. Certes les décors sont ici moins colorés, les monstres ne parlent pas et il n'est pas question de musique (une forte composante de "Kipo..."), mais l'ambiance reste assez proche, faite de dangers supposés, de survie et d’humour.
"Love and Monsters" s’inscrit d’ailleurs aussi dans la logique d’un coming of age movie (film de passage à l’âge adulte), introduisant la situation à la manière d’un journal intime en voix-off et montage de dessins, mettant ainsi le spectateur dans la confidence de la naïve espérance du fragile héros. Mais le film exhale aussi une certaine nostalgie du film d’aventure, en mélangeant notamment images de synthèses et marionnettes pour les divers monstres (escargot, crapaud, vers, mille-pattes, méduses, crabe…) ou les robots Mav1s (lire « Mavis ») que Joel a toujours rêvé de voir en vrai.
Sorte de bouffée d’espoir pour un jeune particulièrement maladroit et craintif (il se « fige facilement » face au danger, comme il le dit lui-même), le film assure à la fois le spectacle et la dose d’aventures post-apocalyptiques. Il affiche de plus un petit humour de fond plutôt plaisant, tournant en dérision la promiscuité du bunker ou la maladresse du personnage principal, et s’offrant de jolies références (à "Tremors" comme aux "Dents de la mer"). Entre effets de surprise liés aux épreuves à affronter et à une émotion qui jaillit soudainement par deux fois, "Love and Monsters" offre sans doute un point de départ à une franchise exploitable sur le long terme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur