Festival Que du feu 2024 encart

LOUISE WIMMER

Un film de Cyril Mennegun

Toute une vie dans une boite à gants

Louise Wimmer vit dans une grande précarité. En attente d’un logement alloué par le bureau d’aide sociale, elle dort tous les soirs dans sa voiture. Le matin, elle fait des ménages afin de survivre et payer ses dettes. Sans attaches ou presque, chaque jour est une lutte pour ne pas se retrouver SDF...

Au volant de sa voiture, Louise roule déterminée. L’image de son visage dans le rétroviseur ne regarde jamais en arrière. Elle n’a pas le choix, elle doit avancer pour ne pas sombrer dans la déchéance le plus totale. Rouler, rouler… pour ne plus faire du sur-place, pour ne plus entendre cette même chanson stressante hurlée par un autoradio défaillant. Avancer, pour un jour danser sur cette musique les bras levés vers le ciel !

Louise Wimmer est victime de la vie. Son passé, qu’on devine aux détours de quelques répliques, n’est pas marqué d’un drame atroce. Sans famille, un mariage raté, le chômage, les dettes qui s’accumulent. Autant de failles qui mises bout à bout, peuvent vous mener au bord du gouffre. La seule chose dont elle est fière, c’est sa fille. Une fille qu’elle voit le temps d’un café, car la jeune femme, gênée, ne s’attarde guère tant la situation de sa mère lui semble insoutenable. Une mère qui n’arrive pas à serrer sa fille dans ses bras, comme si sa situation la privait de dignité. Louise Wimmer, ne se considère plus comme fréquentable tant qu’elle dort dans sa voiture. Une réserve qui l’empêche de s’attacher aux rares personnes qui lui apportent du réconfort, comme l’homme qu’elle retrouve régulièrement dans une chambre d’hôtel.

La réalisation est à l’image de son héroïne, méritante et efficace. La caméra, respectueuse du drame qui se joue, ne se détache jamais de son personnage. Le ton juste et précis, presque documentaire, sait néanmoins s’approprier la sensibilité de son personnage. Un rôle en or pour Corinne Masiero, qui pour une fois, n’est pas cantonnée à un personnage “caricatural”. Grande, aux traits marqués, la comédienne tient souvent des seconds rôles très stéréotypés : policière, ouvrière… Dans “Louise Wimmer”, elle peut révéler toutes les nuances de son jeu sans devoir conjuguer avec son physique. Une interprétation efficace et touchante qui dépeint autant la fatigue physique et morale du personnage que les beaux moments. À l’image de cette très belle scène où elle profite d’un ménage chez des particuliers pour se faire belle avec le maquillage de la propriétaire. Des artifices qui, le temps d’une journée, font d’elle une femme épanouie. Percutant de vérité “Louise Wimmer”, nous offre le portrait poignant d’une héroïne malgré elle, un regard sans équivoques sur l’exclusion et la force du désespoir.

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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COMMENTAIRES

Smarie

vendredi 8 novembre - 10h50

Connus ces difficultés.. je me reconnais ds louise

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