LOST IN LA MANCHA
Un cauchemar de réalisateur … qui donne à voir toute la passion du cinéma
Les responsable du Making of du film de Gilliam (Brazil, L'armée des douze singes…) sortent aujourd'hui leur documentaire en salles, alors que l'ancien Monty Pithon ne verra san doute jamais son œuvre achevée. Quelle ironie du sort ! Car il s'agit bien de montrer ici une aventure de cinéma, sur laquelle le sort s'est étrangement acharné. Des F16 qui survolent le lieu de tournage, empêchant la moindre prise de son, aux orages surprises, les pires catastrophes auront eu le temps, en à peine quelques jours de s'abattre sur le tournage.
Le film montre les rapports entre le réalisateur, son assistant, les producteurs, les financeurs, et même les assurances, qui feront tout pour dédommager le moins possible, arguant sur des contrats pas toujours totalement légaux, ni surtout très clairs. Contrairement à nombre de making of promotionnels, rien ne semble nous être caché, et le spectateur finit par faire partie de cette équipe, adoptant ses inquiétudes (le retour ou non de Rochefort, l'arrivée tardive de Vanessa Paradis, le studio qui n'en est pas un…).
Peu à peu, l'excitation et l'imagination liées à la confection des décors, ou des costumes, au repérage, disparaissent au profit d'un tournage chaotique, que le réalisateur et ses producteurs refusent de mettre sur le compte de l'assistant. Une aventure humaine, émouvante et enivrante, qui montre à quel point la création est dépendante du financement, et des assureurs, qui, comme pour les particuliers, trouvent toujours une clause en leur faveur.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur