LOS SONÁMBULOS
Toxicité familiale
Luisa, traductrice, également écrivaine en manque d’inspiration, se réveille soudainement. Elle entend de l’eau qui coule et découvre une culotte au sol. Elle voit alors sa fille, Ana, du sang coulant sur sa cuisse. Arrivée dans la maison de famille de son mari pour les fêtes de fin d’année, elle tente de lui parler de ses règles et de cette période de transformation qu’elle est en train de vivre. Mais l’échange n’est pas aisé. Avec les autres membres de sa belle famille non plus, Luisa ayant visiblement plus d’affinités avec la bonne, Hilda…
Une mère qui ne veut plus traduire des textes, mais se remet en secret à écrire après 15 ans de silence. Une fille adolescente en plein éveil de son corps et de ses sens, pas vraiment prête à explorer le monde et ses possibilités sans ses parents. Un père qui met la pression sur sa femme, frustré par leur absence de rapports sexuels. Un beau frère qui est aussi un client pour une traduction. Un cousin un peu envahissant et sans gêne. Une bonne complice qui tâche de ne pas se mêler des affaires de ses maîtres. Tels sont les ingrédients de "Los Sonámbulos", chronique argentine d'une bourgeoisie au bord de l'implosion, au discours féministe sous-jacent sur la domination masculine toxique.
Rien de bien nouveau malheureusement dans le traitement, même si la réalisatrice parvient à faire doucement monter la tension au sein de ce quasi huis-clos en maison de campagne. Le somnambulisme héréditaire n’apporte pas grand-chose, la représentation d’un moment sous influence (superpositions, ralentis…) relève de la plus grande banalité, et le dénouement devient presque évident au fil de l’avancée du récit. Restent des actrices impliquées, avec Erica Rivas ("El profugo", "El Presidente", "Les nouveaux sauvages") en mère qui ne se supporte plus lorsque son mari est présent, et la jeune Ornella D'Elia, en adolescente à la fois curieuse et troublée face au sexe opposé.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur