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LE LORAX

Écolo et coloré

À « Thneedville » les arbres comme les pelouses sont faits d'une sorte de plastique. Tout est artificiel et tout le monde semble très heureux. Amoureux d'une voisine, le jeune Ted découvre que celle-ci a peint une forêt de vrais arbres sur la façade arrière de sa maison. Il décide alors de partir à la recherche d'un véritable arbre, à l'extérieur de l'enceinte de la ville...

Les créateurs du truculent « Moi, moche et méchant », dont le second épisode se profile pour 2013, dévoilent enfin en France leur nouveau hit outre-Atlantique, sorti là-bas depuis près de quatre mois. Le « Lorax » est moins l'histoire de la créature orange à moustaches jaunes qui donne son étrange titre au film, que celle d'un jeune garçon, Ted, bien décidé à braver les interdits pour sa belle en trouvant et protégeant la toute dernière graine d'un arbre, et à comprendre pourquoi sa ville est parfaitement cloisonnée et artificielle. Car à Thneedville la végétation est fausse, faite de la même matière que le reste, le thneed, et devenue simple objet de décoration, télécommandable et dotée de multiples fonctions sensées satisfaire tout le monde (même l'éclairage). Et la moindre imagerie des arbres autrefois présents dans la contrée, la vallée de Truffala, est très vite contrôlée et éradiquée par des dirigeants qui ont tout intérêt à ce qu'elle ne se répande pas.

La narration reste relativement simple une fois le jeune Ted sorti de l'enceinte de la ville. Ses rencontres avec le Gash-pilleur, celui qui coupa le premier arbre, permettent d'insérer à chaque fois, en flash-back, l'histoire de la jeunesse de ce dernier et de ses relations orageuses avec le Lorax, la créature qui « parle au nom des arbres », tout droit sortie d'un tronc coupé. Une fois passée la petite inquiétude du début, avec la chanson d'introduction, on est rassuré de voir qu'il ne s'agit pas ici d'une nouvelle comédie musicale (il y a trois ou quatre chansons tout au plus... et plutôt amusantes), et l'on découvre émerveillé ce monde disparu, à la richesse graphique indéniable et aux multiples couleurs, qui fait la part belle aux rigolos de services : des petits oursons tout mignons et des poissons qui marchent aux capacités étranges, les deux groupes symbolisant la multitude d'une faune existant avant l'arrivé de l'homme et la sur-exploitation des ressources locales.

Nouvelle adaptation d'un des écrits du Dr Seuss, très connu chez les enfants américains et dont l'œuvre a pu donner quelques déceptions ou ratages en versions live (« Le Grinch » avec Jim Carrey, ou pire le « Chat chapeauté » avec Mike Myers), « Le Lorax » confirme que l'animation s'adapte plus facilement à l'univers délicieusement tordu de l'auteur, comme avec « Horton », dessin animé traitant du droit à la vie des plus petits face aux plus grands. Ici la morale, bien sentie, porte sur l'avidité des hommes, la limitation des ressources naturelles... des thèmes fort à propos en ces temps. Cette sensibilisation au respect de l'environnement passe par de jolies paraboles, faisant notamment du méchant un vendeur d'air figurant à merveille de nombreux chefs d'entreprises manipulant sans scrupules leur clientèle. Un dessin animé indispensable en cette période d'été, à la fois entraînant et drôle.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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