LONGLEGS

Un film de Oz Perkins

Longlegs a le bras long !

Depuis plus de 30 ans, un tueur en série assassine des familles sans laisser de traces. Mais lorsqu’une nouvelle recrue du FBI, Lee Harker, arrive dans le service, celle-ci va pouvoir mobiliser ses aptitudes et son sens de l’observation unique. Elle se voit alors confiée l’enquête, mais au fur et à mesure qu’elle se rapproche de la vérité, des secrets enfouis refont surface et une spirale infernale commence alors…

Avant même de commencer, parlons de l’éléphant dans la pièce : oui Oz (de son prénom officiel Osgood) est le fils d’Anthony Perkins, le célèbre interprète du terrifiant Norman Bates dans le classique de l’horreur "Psychose" dirigé de main de maître par le seul et unique Alfred Hitchcock en 1960. Autant le film est vite devenu un classique et surtout un incontournable de la frousse de par la mise en scène innovante d’Hitchcock (en 1960, aucun film ne ressemblait à "Psychose"), autant son acteur principal a eu une carrière moins glorieuse que celle espérée. Malgré une filmographie bien remplie (on pense notamment à "Du sang dans le désert" par Anthony Mann ou encore "Prisonnier de la peur" réalisé par Robert Mulligan), cette étiquette de personnages dérangé, rongé par les névroses et potentiellement de tueur en série va lui coller à la peau longtemps après la sortie de "Psychose" (les suites du classique de l’horreur, au nombre de 3 quand même, sont là pour l’attester). Et lorsque son fils s’intéresse à la mise en scène, on sent une volonté de créer des films à ambiance lourde et prenante (que ce soit son "February" avec Emma Roberts ou son film Netflix "I am the Pretty thing that Lives in the House") avec des thématiques intéressantes (que ce soient les maladies mentales ou la parentalité défaillante), Oz Perkins nous dévoilant petit à petit un univers qui lui est propre.

Avec ce nouveau long métrage, le propos autant que la forme ont grandi pour donner une œuvre totale où l’ensemble respire la maîtrise, et dans lequel hormis quelques tics de narration, rien ne casse notre immersion. On plonge tête baissé dans la vie de Lee Harker (superbement campée par Maika Monroe, déjà parfaite dans "It Follows" de David Robert Mitchell en 2014) et c’est son point de vue qui prédomine jusqu’à la révélation finale. Que ce soient les cadrages qui isolent son personnage ou au contraire l’enferment, le choix d’une bande originale signé Zilgi tout en bruits étranges et percussions (l’influence d’Akira Yamaoka, compositeur de la franchise des jeux vidéos "Silent Hill", n’est jamais loin) ou une narration morcelée parsemée d’effets choix saisissants, on peut dire que le fils Perkins a réussi son coup. Et notre échine dans tout ça ? Croyez-nous, elle risque de frétiller. Si vous êtes sensible à l’univers proposé et à la quête du personnage principal, vous risquez de suer plus d’une fois et nous en dirons le moins possible pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Sachez que Nicolas Cage fait un boulot génial et le choix de cet acteur, tantôt extraordinaire et tantôt over the top, mais surtout connu du grand public, permet au film d’avoir cette ombre qui plane sur l’ensemble de la projection. Peu présent à l’écran, son aura et notre attente de spectateur à voir avec plaisir cet acteur contribue en effet à cette sensation d’un mal qui plane. Un mal qu’on a seulement besoin de ressentir pour en être effrayé. Oz Perkins signe une belle surprise au vu des récentes déceptions parmi les productions horrifiques de ces derniers temps, et se permet un ton nihiliste plutôt bienvenu sur la notion du Mal. Faites attention, c’est dans les salles obscures que le Diable se cache cet été.

Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

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