Festival Que du feu 2024 encart

LOL

Un film de Lisa Azuelos

Histoires de (jeunes) filles

Une mère de famille, la quarantaine, doit faire face au retour de son ex-mari, aux humeurs de son adolescente de fille, et à une rencontre inattendue avec un flic plutôt séduisant…

Résumé comme cela, "L.o.l." abréviation de "mort de rire" (en anglais "Laughing out loud") en langage texto, pourrait sembler être un film de femmes, une comédie sentimentale d'âge mûr. Cependant Lol est aussi l'abbréviation du prénom de la jeune fille Lola, et c'est bien d'un film sur l'adolescence dont il s'agit. Et le résultat est plutôt sympathique.

En effet, si Lola a des états d'âmes de son âge, et hésite encore face aux garçons, c'est à sa guerre contre celui qu'elle aimait et qui la croit infidèle (même s'il l'est lui aussi) et à sa découverte d'un nouvel et bienveillant amour que l'on va assister. Ceci sur fond de collège, impliquant forcément les stéréotypes habituels (la nymphomane devenue la « teu-pu », le garçon sérieux qu'on ne regarde même pas...).

Et les détracteurs du film souligneront qu'il n'y a là rien de nouveau, même si les termes sont remis au goût du jour, à l'image des coupes de cheveux des ados. Il faut avouer que le contexte, un collège parisien loin d'être bigaré, fait que l'on s'interroge sur la réalité du langage, loin de "L'esquive" ou de "Et toi t'es sur qui ?", de ces ados en pleine effervescence hormonale.

Restent que les rapports entre Lola et les adultes qui l'entourent semblent criants de vérité et s'avèrent des plus touchants, à l'image des textos de réconciliation avec sa mère: "k-lin". Une jolie idée qui en rejoint d'autres, comme les délires internet d'une amie avec un espèce de doux tordu dont les obsessions du cul sont assez réalistes pour son âge.

Enfin, soulignons la qualité générale de l'interprétationn dans laquelle les hommes (Alexandre Astier, l'ex mari, limite ordurier lorsqu'il est délaissé, et Jocelyn Quivrin, le flic insistant) ne sont pas en reste, même s'ils restent en retrait. La jeune Christa Theret est pétillante, renfrognée, et au final très convaincante. Quant à Sophie Marceau, elle a rarement été aussi juste. Son rôle de mère compréhensive, et un peu perdue, lui va comme un gant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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