LOIN DU PARADIS
Julianne Moore à son diapason dans un mélo rendant hommage aux films des années 50
Derrière une mise en scène policée, usant voire abusant des contre-jours et des approches feutrées, le réalisateur des subversifs " Safe " et " Velvet Goldmine " dynamite le caractère idéal et conformiste de la société américaine puritaine des années 50. Si l'homosexualité du mari apparaît comme un 'mal' surmontable, car dissimulé, ce sont les apparences et l'impossibilité des relations, même amicales, interraciales qui se voient ici fustigées.
Cette femme, qui doit supporter toutes les humiliations, se voit peu à peu mise au banc de la société, pour avoir accepté de prendre un plaisir des plus sains avec la seule personne qui acceptait de voir la vérité en face et de partager un peu d'intimité (dans le sens platonique du terme) avec elle. Le film traite donc avec finesse du racisme ambiant, et de l'hypocrisie quotidienne. Une effrayante descente aux enfers, pour une femme humble et soucieuse, un temps, de rester dans la norme.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur