LITTLE MONSTERS
Une sympathique comédie doublée d’un beau portrait de beauf
Alors que sa compagne le fout dehors, Dave se met à squatter chez sa sœur Sara. Après avoir emmené son neveu à l’école, tombé sous le charme de sa maîtresse, Miss Caroline, il se porte volontaire pour une sortie de classe…
"Little Monsters" est autant une comédie romantique qu’un film de zombies. Présenté dans les cinémas CGR lors d’une soirée spéciale le vendredi 18 octobre, il sortira en VoD dans la foulée, afin de trouver son public en cette période pré-Halloween. Débutant sur une engueulade d’un couple en hors champs, puis au travers de différentes saynètes, pendant que s’affiche le générique, le film installe rapidement son personnage masculin principal comme un beauf immature, chanteur raté, jurant facilement, et ne reculant devant aucune expression sexuée, même devant son jeune neveu ou toute une troupe d’enfants. Inconscient de son propre comportement, il aime à se branler en réalité virtuelle, fumer de la dope dans le salon, et se révèle d’une mauvaise foi sans limite.
La succession d’engueulades du début, rythmée par une musique entraînante, permet ainsi de poser le décor de ce qui pourrait être sa déchéance. Une belle introduction pour cette comédie où les enfants sont tout aussi importants que les adultes, leur regard permettant de relativiser les actions de ces derniers. Et l’adoption de ce point de vue génère d’ailleurs les meilleurs moments du film. La scène où il fait jouer les Dark Vador à son neveu de cinq ans, afin de reconquérir sa belle, est parmi les plus croustillantes.
Prétendant maladroit doublé d’un attachant lourdaud, ce personnage, interprété avec malice et conviction par Alexander England, forme avec Lupita Nyong'o ("12 years a slave", "Us") un duo crédible, chacun cachant ses petits secrets à l’autre, les enfants servant souvent de vecteur à un humour communicatif. Malheureusement, une fois installés dans le contexte du film de zombie, les créatures issues d’une zone militaire voisine contaminant les adultes alentours, le film souffre d’un véritable ventre mou, avant de délivrer un final plutôt réjouissant en mode comédie sanglante. Les adultes s’amuseront donc du côté humour au raz de la ceinture et des coups de pelles pour décapiter les zombies, tandis que les ados y trouveront matière à s’amuser avec la caricature d’animateur télé et la parodie de sortie scolaire.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur