LE LION EST MORT CE SOIR

Un film de Nobuhiro Suwa

Dernière performance

Jean, acteur, s’installe dans le Sud de la France, dans la maison où vécut son grand amour. Une même troupe d’enfants réalise son premier court métrage d’horreur, dans la même demeure. Ce dernier, bien que très mauvais, sera fait avec le cœur…

C’est la simple envie de filmer Jean-Pierre Léaud qui motiva Nobuhiro Suwa à faire ce film. Lorsque les deux se sont rencontrés en 2012 au festival de La Roche-sur-Yon, « À ce moment-là, on a juste évoqué vaguement l’idée de faire un film ensemble, mais rien n’était précis. Le point de départ, c’était le désir de capturer sa présence avec une caméra. » Le film parle de ce désir de filmer et de créer au travers une troupe d’enfants réalisant leur premier court métrage d’horreur. Ce dernier, bien que très mauvais, sera fait avec le cœur et c’est, pour le réalisateur, ce qui compte. Ce film retrace finalement avec un certain humour l’amitié entre Jean-Pierre Léaud et ces enfants, ainsi que sa rencontre avec la mort.

Le film nous balance d’une ambiance à une autre avec une certaine légèreté. Jean-Pierre Léaud est touchant dans son propre rôle, celui d’un acteur qui se prépare à la « rencontre » la plus importante, pour lui, de son existence, celle avec la mort. Mais plus que la mort il s’agit de son amour de jeunesse, des erreurs qu’il a connues, de sa possible rédemption, de la paix qu’elle peut apporter. Léaud a trois jours pour apprendre à mourir correctement et peut-être trouver la paix.

Le scénario de ces enfants contamine la réalité du film, ou inversement, soulignant peut-être ainsi que l’art est la vie et la vie le cinéma. Nobuhiro Suwa fait ainsi un éloge de la création artistique n’ayant pour seule motivation que la création elle-même. Dans le fond, il est plaisant de voir ce genre de film, dans lequel la simplicité arbore sa forme la plus touchante de sensibilité. "Le lion est mort ce soir" est donc un film qui prône l’amour, l’ouverture et le partage, tout ceci teinté d'un peu d’innocence.

Rémi SalanonEnvoyer un message au rédacteur

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