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LILI POM, ET LE VOLEUR D'ARBRES

Une collection inégale, à la cohérence discutable

Un recueil de 6 courts métrages d'animation venus de France et d'Iran, et faisant la part belle à la nature...

Le recueil s'ouvre sur certainement le plus beau des 6 courts métrages. Un dessin vaporeux de formes flottantes dessinées à l'aquarelle représente des arbres évoluant au grès d'un fort vent. "Songe d'un petit agneau" séduit par son esthétique aux créatures colorées (tantôt moutons, tantôt poissons...) qu'un agneau imagine en regardant quelques fleurs. Un film beau, menaçant et enchanteur. Second film, "Le poisson rouge qui voulait voir la mer" relate l'évasion d'un poisson rouge depuis son bocal, vers le grand large, en passant par les cases toilettes, égouts et station d'épuration (joliment représentée par une succession de machines à laver !). Le graphisme est simple et efficace, fait de contours de trait noir doublés d'un trait de couleur.

Troisième dessin animé, "Le Pêcheur, les pirates et la sorcière" est certes l'un des plus colorés, aux intéressantes textures de décors, mais aux personnages peu expressifs et aux mouvements de pantins saccadés. Il conte l'histoire d'un pêcheur aux prises avec des pirates. Le recueil se poursuit avec l'un des films les plus intéressants, "Le voleur d'arbres", avec ses silhouettes noires, ses copeaux de bois en prise de vue réelle et son message écolo. L'autre film, qui donne également son titre au recueil, est certainement le plus décevant. "Lili Pom" raconte le périple d'une petite rouquine vivant dans une pomme, arrachée par une ménagère, et cherchant à en récupérer le trognon pour utiliser les graines. Assez expéditif, certains aspects, malgré d'amusants bruitages, laissent un rien interrogatif (la souris qui conduit la charentaise...).

Bref on préféra l'amusant court métrage de clôture, "Si j'avais", dans lequel un garçon imagine en voix-off tout ce qu'il pourrait faire s'il avait un bras long, de grandes jambes, des yeux de hibou, une tête amovible, une queue de sirène, une trompe d'éléphant... Ceci avant de revenir à plus raisonnable. Le problème c'est qu'on ne sait pas très bien ce que vient faire là ce film. De même que celui avec le pêcheur, qui ne se soucie pas une seconde d'écologie. Reste une intéressante récurrence entre 3 ou 4 métrages, du rôle des orages, qui réveillent l'agneau, menacent le pêcheur tout comme le poisson rouge et provoquent une inondation chez le fameux voleur d'arbres. « Lili Pom et le voleur d'arbres » est donc au final un recueil inégal, aussi bien graphiquement que du point de vue thématique.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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