LILA DIT CA
Dialogues crus pour fond assez creux
Si le film de Ziad Doueri a le mérite d’assumer totalement ses côtés initiateur, à la fois sentimental et social, son aspect militant pour un progrès social et une intégration des immigrés et enfants d’immigrés, finit par lui nuire, tant il utilise de grosses ficelles et devient presque donneur de leçons (voir la scène avec les cheveux de la mère). On regrette du coup, qu’au lieu de nous balancer des lieux communs sur les jeunes arabes, la manière dont ils abordent les filles, ou traînent dans la rue, en situant forcément l’action à Marseille, car c’est bien connu, des immigrés il n’y en a que dans des cités de banlieue ou à Marseille, qu’il ne se concentre pas plus sur l’aspect comico-provoc des relations entre ses personnages, le garçon restant finalement assez niais, jusqu’à la fin.
Restent des dialogues parfois percutants, servis avec malice et sensualité par une Vahina Giocante, parfaite, sexy, et au sourire ravageur. Le manque de transition dans son discours de petite supposée mythomane, ou de pute assumée, déstabilise à souhait un spectateur parfois gêné, lorsqu’elle dit « avoir une petite bouche… pour sucer une si grosse queue » ou « qu’il y a une forte recherche de blonde en ce moment ». Dommage que le badinage ne se limite finalement pas à cela, avec un soupçon de psychologie adolescente en plus. Du coup, le tout apparaît finalement comme assez prétentieux, plus que léger.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur