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LA LIGNE DROITE

Un film de Régis Wargnier

En ligne droite... vers l'oubli

Leïla sort de prison. Elle rencontre Yannick, un jeune coureur aveugle qui lui demande de devenir son guide pour participer à un grand championnat d'athlétisme. Entre le passé qui resurgit et les tensions de l'entraînement, Leïla va devoir surmonter de nombreux obstacles pour faire face à sa nouvelle vie...

Le nouveau film de Régis Wargnier nous plonge dans un monde non encore exploré au cinéma: la course handisport. Le cinéaste étant un passionné d'athlétisme depuis toujours et ayant déjà réalisé des documentaires sur cette discipline, autant dire qu'il a dû se sentir comme un poisson dans l'eau. Filmant les sportifs dans la proximité la plus absolue, on est loin des images de télévision auxquelles on peut être habitués. Ici, on ne regarde pas l'athlète courir, on court avec lui, suivant chaque mouvement, chaque respiration. Le film aurait pu devenir en ce sens une pure expérience sensorielle, mais ce n'est pas le cas, Régis Wargnier préférant centrer le propos sur les personnages et leurs passés respectifs.

C'est là que ça se complique. Sorti du cadre sportif, l'histoire devient exaspérante, la faute à des dialogues d'une platitude extrême. Les deux comédiens principaux n'en sortent pas indemnes, leurs prestations oscillant entre ridicule et sauvetage de meubles. A un moment on ne peut plus lutter: quand les dialogues sont mauvais, ils tuent les acteurs, l'histoire et le spectateur dans la foulée. Heureusement que l'on connaît Rachida Brakni et Cyril Descours dans d'autres contextes (« Chaos » ou « Complices » par exemple) pour savoir que ce sont par ailleurs de talentueux comédiens. « La ligne droite » est la preuve que le talent ne peut pas toujours combler les failles, ici béantes, d'un scénario. C'est bien dommage, surtout de la part d'un cinéaste qui nous a toujours habitué à tellement mieux.

Rémi GeoffroyEnvoyer un message au rédacteur

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