LIGHT OF MY LIFE
Ce qu’il reste d’humanité
Un père arpente la forêt avec sa fille Rag, âgée de 11 ans. Ils installent leur campement dans un endroit tranquille, espérant éviter tout contact. Mais bientôt un homme vient rôder par là. Ne pouvant se cacher, le père le confronte, alors qu’il cherche à voir ce qu’il y a dans leur tente. Malgré ses ordres, Rag se montre et il se trouve contraint de la présenter alors comme étant son fils…
Reporté au mois d’août, le nouveau film de Casey Affleck (deja réalisateur du « mocumentaire » "I'm Still Here" avec Joaquin Phoenix) nous plonge dans un monde destiné à s’éteindre, où la quasi-totalité des femmes sont mortes, suite à l’apparition d’une maladie. Une situation qui met de fait en danger la fille du héros, immunisée, d’autant qu’elle se trouve aux portes de l’adolescence et donc de la fertilité. Sans jamais rentrer dans le détail de ces dangers, le scénario s’attache à développer les questionnements d’un père face à sa fille, dans un contexte où éduquer, inculquer des valeurs, ne semble plus avoir de sens.
Située entre automne et début d’hiver, l’action de ce road-movie piétonnier, à la recherche de lieux où faire une pause, convoque des paysages aux teintes ternes, avec forêts dénudées et neige au rendez-vous. Dépeignant ainsi un certain crépuscule de l’humanité, Casey Affleck dessine aussi une ambiance oppressante et sans lumière, qui sied parfaitement au sujet. Si Michael Haneke (le décevant "Le temps du loup") ou Alfonso Cuaron (le formidable "Les fils de l'Homme") ont traité du même thème dans la violence, Affleck préfère suggérer le danger, concoctant un film d’ambiances aux enjeux particulièrement d’actualité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur