LIFE
Une chronique poussiéreuse
Los Angeles, 1955. Un photographe, invité à une soirée organisée par Nicholas Ray, fait la connaissance d’un jeune acteur dénommé James Dean, pas encore connu. N’y croyant que peu au début, il va néanmoins obtenir de faire un reportage sur lui et l’accompagner dans un voyage très personnel dans l’Indiana…
Si quelqu'un pouvait s'intéresser aux rapports entre un photographe et son modèle, c'est bien Anton Corbijn, auteur de « Control », ayant lui-même photographié les plus grandes rock-stars (Tom Waits, Bruce Springsteen, Mike Jagger...). Il s'intéresse ici à l'acteur James Dean au travers de sa rencontre, avant son heure de gloire, avec un photographe de Life magazine, choisissant ainsi une approche intimiste de l'homme dans toute sa fragilité.
Avec minutie, le réalisateur décrit ainsi la manière dont chacun des deux personnages va s'intéresser progressivement à l'autre, et comment le photographe saura saisir des moments de vie sans trahir une certaine intimité. De la première photo, prise en douce avec l'acteur sur un siège de salon de coiffure aux moments plus roots en Indiana, en passant par des confessions livrées dans un train, c'est le portrait d'un homme peu sûr de lui, partagé entre désir de célébrité et tendance à fuir sans arrêt, qui se dessine peu à peu.
Malheureusement, le charisme de ce personnage au blues permanent n'est pas au rendez-vous. La faute au choix d'un acteur principal peu probant (Dane DeHaan vu dans "Chronicle", "Kill your darlings", ou récemment "The amazing Spiderman 2"). Celui-ci en fait en effet des tonnes et se contente de marmonner son texte sans donner beaucoup de relief au personnage. Face à lui, Robert Pattinson tire mieux son épingle du jeu, incarnant un jeune photographe certes ambitieux et ayant une certaine intuition, mais aussi fébrile du fait d'un passé déjà chargé.
Au final, le film distille un ennui aussi profond que le spleen de l'acteur de « À l'est d'Eden ». Ceci d'autant plus qu'il aligne sur la fin quelques messages convenus sur la nécessité de vivre vite ou dans l'instant. « Life » apparaît alors étonnement comme une œuvre sans grande vie.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur