LEVANTE
Affronter la meute
Sofia, brésilienne de 17 ans, a été repérée au sein de son équipe de volleyball pour aller jouer en professionnelle au Chili. Apprenant qu’elle est enceinte, juste avant un championnat décisif pour son avenir, elle est décidée à avorter. Comme cela est interdit, elle fait des recherches sur internet et tombe sur une association nommée « Alliées ». Rapidement, elle se retrouve la cible d’un groupe fondamentaliste qui tente de l’en empêcher à tout prix…
Premier long métrage de Lillah Halla, "Levante" a été découvert à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, où il a remporté le Prix FIPRESCI de la critique internationale pour un film en section parallèle. D’une impressionnante modernité, la mise en scène se met au diapason de la combativité et de l’énergie de son héroïne, les premières scènes donnant le ton en termes de rébellion face à la normalisation en cours. On y voit à la fois les filles de l’équipe pisser en rang sur des voitures, ou l’une d’entre elle se faire un masque de sang avec ses menstruations.
Résolument militant, le film oppose son héroïne et ses proches, à des fondamentalistes chrétiens à la malhonnêteté crasse, et plus généralement à une société hypocrite et puritaine qui affirme une stigmatisation des familles dans lesquelles est supposé se répandre le pêcher, et qui diabolise globalement la sexualité. Certes un peu déroutante, la mise en scène, aux nombreuses ellipses et coupures par écrans noirs, est dynamisée par la musique, omniprésente, exprimant la rage de celles qui réclament la liberté de choix pour leur corps. Impactant à défaut d’être parfaitement maîtrisé.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur