LES PETITS CONTES DE LA NUIT

Le premier film du recueil, "La promenade de monsieur Papier", en papier découpé et plié, suit un homme partant à la recherche d'un oiseau noir, capturé par un chat violent. Un joli moment de malice, où celui-ci découpe ses pantalons pour les rendre, ou d'autres morceaux de papier pour se faire un chapeau, un chien, un pont pour traverser une rivière. S'en suit "Petite étincelle", avec des animaux dessinés, en aplats de couleurs, évoluant sur des décors en images réelles. Une souris se retrouve face à un chat et ramène dans sa tanière un livre et tente de trouver des sources de lumière pour le lire... Un très joli film, plein de poésie. Troisième court métrage, "La tortue qui voulait dormir" est un assez délicieux conte, jouant sur la répétition. En stop-motion, cette tortue en pâte à modeler, évoluant dans des maquettes comme décors, est accompagnée par une voix-off masculine, égrainant les différents cadeaux déposés successivement à sa porte par ses amis, l'empêchant ainsi de dormir. Une œuvre drôle et pleine de malice.

"Le poisson-veilleuse" est sans doute le film le plus enchanteur, titillant gentiment l'imagination des plus petits. Un jeune poisson-lanterne se fait quelques frayeurs à chaque fois qu'il éteint sa lampe, découvrant des formes monstrueuses, qu'il interprète tout à fait différemment lorsqu'il la rallume. La simplicité du dessin offre une harmonie de couleurs, sur fond de musique type berceuse. "Le raton laveur et la lampe de poche" nous entraîne ensuite dans les bois, avec un dessin évoquant les pastels grasses, et un gros travail sur les contrastes de couleurs, comme sur les bruits inquiétants et englobants. Une charmante histoire nocturne. Enfin "Conte d'une graine" vient clore le recueil en mode mineur, avec la recherche d'un lieu spécial pour planter une graine d'or. Traits de contour noirs et décors limite estompés, ce conte un peu trop moral se termine par une chanson. Au final, ce recueil de 6 courts métrages animés, autour de la lumière, de la nuit, ou du sommeil, s'avère à la fois équilibré et d’une réelle douceur.