LES MOISSONNEURS
De la notion de masculin
En Afrique du Sud, à Free State, au sein d’une communauté blanche isolée d’Afrikaners. Janno, jeune homme plutôt frêle et réservé, se retrouve à devoir accepter Pieter, un orphelin, comme nouveau frère. S’en suit une rivalité doublée de jalousie…
C’est à une étrange exploration de la notion de masculinité que nous invite Etienne Kallos, réalisateur sud-africain au travers de ce portrait de deux frères ennemis, rivalisant pour l’amour et la reconnaissance paternels. Dans "Les Moissonneurs", présenté à Un certain regard en 2018, ce sont les petits détails qui frappent, au sein d’un monde très codifié, de la manière d’enseigner le football à la rude, à une parole blessante du grand-père, en passant par l’imposition d’un rite brutal pour mieux affirmer sa nature d’homme.
Sur un rythme très lent, le metteur en scène tente d’insuffler quelques tensions, au sein d’un monde où la prière est sensée « tout résoudre ». S’il n’y parvient pas vraiment, la faute sans doute à des interprètes encore trop en retrait, il réussit cependant à dépeindre l’appel de l’ailleurs (et d’une certaine liberté), au travers d’un contraste évident entre une maison éteinte et calme, et un monde extérieur coloré et bruyant. Une incitation à fuir la violence répétée comme synonyme d’attribut masculin pour mieux être soi-même.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur