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Les périlleux émois féminins en banlieue

Nejma découvre, en cours de musique, la nouvelle de sa classe, Zina, qu’elle jalouse vite quelque peu. Suite à une altercation entre sa bande et celle-ci, autour d’un banc public où celles-ci ont l’habitude de s’asseoir, ses copines s’évertuent à piéger Zina, diffusant une fausse vidéo de fellation sur les réseaux sociaux. Nejma se sent alors obligée de s’excuser, mais découvre aussi son attirance pour Zina…

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Marion Desseigne-Ravel a choisi de traiter de l’importance de la réputation dans les cités de banlieue, ceci au travers d’un sujet tabou : celui de l’amour entre deux jeune filles. Une situation qui vient en l’occurrence heurter à la fois des questions de transmission, de religion, mais surtout de codes sociaux liés à ce milieu si particulier : contrôle social, promiscuité, logiques de bandes... Évoquant forcément en cela le "Bande de filles" de Celine Sciamma, le film se place résolument un cran en dessous, car disposant d’un scénario où les situations semblent par moments se dénouer un peu trop facilement. Des passages qui soulignent certes de bonnes intentions, mais qui desservent la crédibilité globale du récit.

Si la réalisatrice se concentre sur les relations directes, souvent tendues, elle donne aussi un certain poids aux réseaux sociaux ou aux smartphones, dispositifs venant à la fois accentuer les phénomènes de diffamation, et permettre des créneaux d’échange en dehors des « groupe ». Elle affiche ainsi en plein écrans, des textos de différentes couleurs, ou utilise le split-screen pour une conversation par téléphone mobile. Esquissant les difficultés d’affichage d’une complicité naissante, elle tâche aussi d’approcher la différence de ressenti entre les deux jeunes filles, Nejma, plutôt sporty, faisant face à un sentiment de honte, alors que Zina, plus apprêtée, est déjà plus à l’aise avec ses pulsions ou sentiments. Le sujet de harcèlement sous-tend finalement l’ensemble d’un récit par moments maladroit, dont la conclusion, plutôt réaliste, mesure toute la distance qu’il reste à parcourir vers une liberté tant souhaitée.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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