LES INTRUS
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Ryan et Maya ont pris la voiture quelques jours pour parcourir les États-Unis et au retour ils décident de s’arrêter dans une petite bourgade en Oregon, tout d’abord pour se restaurer. Mais le couple rencontre un problème avec sa voiture, les forçant à rester la nuit sur place. Et ça tombe bien, la ville dispose d’un seul et unique AirBnB où ils pourront se reposer le temps des réparations. Mais leur repos risque d’être interrompu par un groupe de personnes avec probablement les pires intentions du monde…
Que ce soit bien clair, aujourd’hui nous allons vous éviter la logorrhée habituelle. Aujourd’hui on va présenter simplement les choses sans se froisser un muscle, tout comme ce film qui n’a pas essayé de nous faire ressentir grand chose lors de la projection. C’est de bonne guerre, mais contextualisons un minimum : "Les Intrus" version 2024 est un remake/reboot d’une franchise initiée en 2008 par Bryan Bertino avec "The Strangers" avec comme tête d’affiche Liv Tyler et Scott Speedman et pourvu d’un second volet tardif "The Strangers : Prey at night" sorti en 2018, réalisé cette fois par Johannes Roberts. Et vous commencez à en avoir l’habitude, quelque chose qui a fonctionné par le passé sera ramené sur le devant de la scène par des studios en frénésie de recyclage pour miser sur des marques, plus que sur le concept de film (le studio derrière répond au nom de Lionsgate, qui ne lâche toujours pas sa saga "Saw").
Déjà que le film original de 2008 ne s’était pas avéré des plus excitants pour l’auteur de ces lignes : on se demandait du coup quel était l’intérêt de reprendre le script de l’original pour le calquer mollement. Le jeu du chat et de la souris est un modèle narratif souvent utilisé dans le genre de l’épouvante et peut donner nombre de bonnes surprises, mais ici rien n’a vocation à faire autre chose que de « moderniser » l’histoire et d’ajouter un filtre bleuté. Par moderniser, entendez ici qu’il y aura l’utilisation des smartphones à l’écran, une mention du végétalisme et que quelqu’un fume un joint dans le salon à un moment. Voilà à quoi est réduite l’écriture, à, non plus un effort, mais une paresse d’assemblage d'éléments piochés ici et là pour que le spectateur ait l’impression que le film essaye de créer un pont avec lui.
Renny Harlin n’étant pas un tâcheron complet (on pense bien entendu à "58 Minutes pour vivre" alias "Die Hard 2" en 1990 ou à son fendard "Peur Bleue" en 1999), on sent bien ici qu’il est simplement venu prendre son chèque sans se poser de questions et c’est la sensation générale que procure le film : il y a bien des images qui défilent sous nos yeux, mais ni nous, ni l’équipe derrière ce projet, ne nous sentons investis de ce qu’il s’y trame et c’est l’ennui qui nous gagne. Même quand le film reprend des rebondissements de l'original, il arrive à faire encore moins bien ! Mentionnons également la présence de l’actrice Madeleine Petsch, qui après s’être fait remarquer dans la méga série "Riverdale", continue de faire des choix de carrière disons intéressants, pour rester poli. Sa présence seule aurait dû nous mettre la puce à l’oreille quant à la qualité du produit, et on ne nous y reprendra pas ! Ah mince, on n’a pas le temps d’enfiler notre manteau pour quitter la salle au plus vite qu’un carton nous stipule « à suivre » avant le générique de fin. Après s’être farcis 1h30 de vide intersidéral, on nous demanderait de revenir pour une prochaine ? Quelle audace.
Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur