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LES INSÉPARABLES

Un film de Jérémie Degruson

Les bouffons

Dans le vieux théâtre de marionnettes de Central Park, Don, qui joue le rôle du bouffon dans chaque pièce, rêve d’un vrai rôle de héros. Décidé à trouver un autre lieu pour s’exprimer et à découvrir le monde, il décide de partir et fait la connaissance de DJ Doggie Dog, une peluche de chien abandonnée qui voudrait devenir une star du rap. C’est le début d’une nouvelle amitié…

Les Inséparables film animation animated feature movie

Avant de rentrer dans le vif du sujet concernant "Les Inséparables", notre devoir d’honnêteté nous oblige à préciser dans quelles circonstances particulières nous avons découvert le film. Intégré en compétition officielle au dernier Festival d’Annecy, le film fut présenté dans une copie de travail non totalement finalisée, certains plans en 3D restant alors en gestation au vu d’un rendu encore un peu instable. La version peaufinée visuellement et définitive sortira fin 2023, mais l’essentiel était quand même là, et les gros défauts des "Inséparables" tenant surtout à son écriture et à sa supposée originalité, on va se permettre de les passer en revue. Ce ne sera d’ailleurs pas très long puisque le résultat, vendu sous le seul nom de ses deux scénaristes en provenance du premier "Toy Story" (en omettant de préciser qu’on leur devait aussi l’épouvantable adaptation live de "Garfield" !), essaie de se la jouer Pixar dans le ton et la philosophie, sans jamais avoir la subtilité adéquate dans le point de vue ni l’inventivité souhaitée dans les situations.

Parce qu’il colle aux basques d’un Don Quichotte en carton qui a visiblement lu Cervantes de travers, et parce que les péripéties ne servent qu’à entretenir des enjeux éculés pour cartoon Nickelodeon, a contrario des jouets de John Lasseter poussés à la transcendance de leur propre apparence, tout ce qui qualifie la faune des "Inséparables" obéit à la solidité invariable du stéréotype, déjà épuisé en l’état et donc profondément lassant, y compris avec un récit qui se voudrait critique vis-à-vis des statuts du héros et du bouffon dans une troupe de théâtre (la caractérisation grotesque des personnages fait ici se confondre les deux statuts). Et surtout, il ne suffit pas de reprendre à des fins de parodie le cultissime Where is my mind des Pixies ni même de marteler « Utilise ton imagination ! » dans une chanson naze pour faire passer son propos (ici méga-cliché) sur le pouvoir de l’imagination comme une lettre à la poste – à moins de viser un public de marmots incapables d’appréhender une aventure par la découverte du cadre et donc contraints à assimiler une paraphrase bêta. Autant dire qu’après 1h30 d’ennui, on se sépare de ces "Inséparables" sans aucun regret.

Guillaume GasEnvoyer un message au rédacteur

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