Festival Que du feu 2024 encart

LES IMMORTELS

Un film de Michele Mally
Avec Jeremy Irons...

Un documentaire classique dans sa forme et passionnant sur le fond

C’est à partir de l’exemple de Khâ, l’architecte des tombeaux des pharaons, et de sa peur de ne pas retrouver sa défunte femme Mérit dans l’au-delà, que Jeremy Irons nous propose une exploration des traditions funéraires des pharaons. Conservation des corps sous formes de momies, inscriptions sur les sarcophages, mémorisation des formules des livres des morts, sont ainsi autant d’éléments pour passer sans encombres dans l’au-delà…

Quoi de mieux que la voix posée et rassurante de Jeremy Irons ("Faux Semblants", "Le Mystère Von Bulow"...) pour nous emmener au cœur des découvertes sur les rites funéraires égyptiens. Des découvertes que le narrateur nous avertit sur la fin ne pas être les dernières, l'étude des petits objets et d'autres détails se poursuivant. En entremêlant, grâce à d'autres narrateurs ponctuels, principalement italiens, mais aussi québecois ou français, l'histoire des pharaons et celle du musée Egizio de Turin, premier du genre, fondé en 1824 et rassemblant une collection de plus de 5600 pièces, le documentaire a le mérite de remettre en tête les légendes d'Isis, Osiris, Seth, Horus, Néfertiti, en offrant de splendides images sur divers lieux de fouilles, objets conservés ou restaurés.

Il offre aussi un résumé des principales découvertes et de leur répartition dans différents musées du monde (Le Louvre, le British Museum...), nous replongeant par quelques photos d’archives ou images sur site dans des fouilles historiques, ou utilisant de savants jeux de lumière et de simples mouvements de caméras, pour mettre en valeur une statue ou un objet particulier. Mais il s'attache surtout à expliquer, avec une certaine fluidité, les détails les plus importants de la culture funéraire : pesée du cœur et tribunal d'Osiris, techniques de conservation du corps intact, rôle des figurines en bois placées dans les tombeaux, signification de l’œil ou des autres dessins peints sur les sarcophages, mémorisation des formules du livre des morts... S'il s'écarte un peu parfois de son sujet (le passage sur le village des ouvriers, découverte certes importante...) et s'il n'évite pas quelques rares lourdeurs (les ralentis sur les enfants courant dans les ruines...), "Les Immortels" n’en fait pas moins un parallèle avec nos propres préoccupations modernes. Ce documentaire de belle facture, assez classique dans ses plans ou sa narration, mais réellement passionnant sur le fond, fait preuve en tous cas d’une véritable cohérence, tel un chapitre ouvert qu’il faudra un jour, encore compléter.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

BANDE ANNONCE

Laisser un commentaire