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LES HIRONDELLES DE KABOUL

De belles aquarelles pour un espoir de liberté

À Kaboul, été 1998, sous le régime taliban, Atiq est gardien de prison pour femmes. Zunaira est une jeune femme qui rêve de liberté, écoute de la musique et dessine. Son amant, Mohsen, a lui du mal à envisager l’avenir…

Les hirondelles de Kaboul film animation image

Zabou Breitman, comédienne notamment chez Coline Serreau ("La crise") ou plus récemment chez Pierre Schoeller ("L'exercice de l’État") a déjà réalisé quatre longs métrages : "Se souvenir des belles choses", "L'homme de sa vie", "Je l'aimais" et "No et moi". Adaptant ici le roman de Yasmina Khadra, auteur algérien (2003), elle co-réalise le film avec Eléa Gobbé Mévellec, qui signe elle les élégantes aquarelles qui s'animent sous nos yeux, après avoir travaillé comme animatrice notamment sur "Le chat du Rabbin", "Le jour des corneilles", ou "Ernest et Célestine". Sur la base d'une histoire puissante et humaine, la représentation sous forme de film d'animation permet d'évoquer de manière relativement frontale la terreur du régime taliban, ses interdits (les chaussures blanches, les manches courtes...) comme ses châtiments (la scène de lapidation du début fait froid dans le dos).

Mais la fausse bonne idée du film, consistant à donner comme visages aux personnages principaux, les traits de ceux qui les doublent (Simon Abkarian pour le geôlier affabli, Hiam Abbass pour sa femme malade, Swann Arlaud pour le jeune Mohsen) vient curieusement affaiblir le récit, distrayant un peu le spectateur de ces personnages en proie au doute et devant prendre à bras le corps leur courage. L'animation aussi, malgré une esthétique de toute beauté, souffre du minimalisme de mouvements souvent pesant, amoindrissant au passage le sentiment de danger. L'émotion en pâtit du coup quelque peu, malgré un final forcément déchirant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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