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LES ENFANTS DES AUTRES

Un film de Rebecca Zlotowski

Virginie Efira, toujours au sommet

Rachel, 40 ans, est professeur de français en lycée. Toujours de bonne volonté dans son travail, elle aide ses élèves à rédiger un CV, ou à trouver un stage adéquat. Entourée d’amis, dont son ex, elle est impatiente d’assister aux cours de guitare auxquels elle s’est inscrite et où elle s’est liée d’affinités avec Ali, père de la petite Leila, 4 ans, dont il a la garde partagée, et qu’elle ne connaît pas encore. Mais pour avoir elle-même un enfant, désormais le temps presse…

Les Enfants des autres film movie

Après Albert Dupontel ("Adieu les cons"), Paul Verhoeven ("Benedetta") et récemment Alice Winocour (le formidable "Revoir Paris"), c’est au tour de Rebecca Zlotowski ("Grand Central", "Une Fille facile") de donner un nouveau grand rôle à Virginie Efira. On espérait d’ailleurs que l’actrice obtiendrait le prix d’interprétation féminine au Festival de Venise, où le film était présenté en compétition, mais ce ne fut pas le cas. Sans doute le film était-il un peu trop français pour véritablement émouvoir l’ensemble du jury international, préférant finalement les sujets politiques à la finesse d’un cinéma intelligent tout en demeurant accessible. Car le portrait de cette femme, ballottée entre son propre désir de grossesse, qu’elle semble éteindre volontairement peu à peu, et son affection pour une petite fille qui est celle de son compagnon, fait ici preuve d’une justesse d’écriture et d’une interprétation bouleversante.

En ceinturant son personnage de questions liées à la parentalité, un compagnon séparé qui élève sa fille, son ex-femme qui tente de respecter le rôle de cette nouvelle venue bienveillante dans la vie de sa fille (formidable Chiara Mastroianni), un gynéco taquin (Frederick Wiseman, surprenant), une sœur en thèse qui tombe enceinte, un élève de lycée qu’elle tente de réorienter telle une mère bonne conseillère, c’est à son propre désir d’enfant que Rachel est en permanence renvoyée. Autour des choix qu’elle peut ou non faire, impliquant nécessairement de laisser certaines choses derrière elle, le très pondéré scénario de Rebecca Zlotowski nous positionne en proie aux mêmes stimuli, démultipliant ainsi l’émotion. Des désaccords sur l’éducation aux frustrations d’événements excluants, le piège affectif se referme peu à peu sur une femme de bonnes intentions. Mais c’est avec intelligence que "Les enfants des autres", abordant avec tact la complexité des relations adultes et muni de quelques belles lignes de dialogues, ouvre la voie vers de multiples manières d’agir en parent.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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