LES ÉBLOUIS
Gourou à la française
Alors que sa mère se sent enfin rassurée, en intégrant une communauté religieuse, les règles strictes conviennent de moins en moins à la fille aînée, Camille, âgée de 12 ans, dont la passion pour le cirque est contrariée par les précepte du « berger »…
"Les éblouis" évoque la plongée progressive d’une famille nombreuse catholique dans le sectarisme. Moins que les rouages insidieux et le charisme d’un religieux devenu gourou, c’est l’aveuglement d’une mère angoissée (Camille Cottin, comme toujours, formidable) et d’un père aveuglé par sa tendresse pour sa femme (Eric Caravaca, parfait en homme effacé) qui occupe le devant de la scène. Ceci avant que la fille aînée ne devienne le symbole d’un besoin de liberté (en l’occurrence au travers des cours de cirque qu’elle veut continuer à suivre...), se convertissant en un enjeu d’obéissance et de respect pour les parents, comme de domination et soumission pour le fameux « berger ».
Jean-Pierre Darroussin trouve ici un rôle intéressant, à contre emploi de ceux de père ou grand-père compatissant, prouvant une nouvelle fois tout son talent. Mais au milieu d’une histoire qui emprunte une voie de sortie presque attendue, c’est surtout la jeune Céleste Brunnquell qui impressionne. Entre incrédulité, inquiétude, effronterie et colère, elle passe par tous les registres et se révèle en, déjà, grande comédienne.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur