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LES DÉMONS D'ARGILE

Un film de Nuno Beato

Une animation en stop motion de qualité, au service d’une histoire de réconciliation

Rosa est une femme d’affaire débordée, qui n’a jamais pris le temps d’envoyer certaines cartes de vœux à son grand père. Alors qu’elle a déménagé, une série de lettres réexpédiées lui parvient d’un seul coup. Elle apprend alors que cette comme qu’elle affectionne particulièrement décline peu à peu. Peu de temps après, elle reçoit la nouvelle par téléphone : celui-ci est décédé. Se rendant dans son village pour assister aux funérailles, elle va découvrir qu’il lui a légué sa maison et des terres qu’il a acquises afin s’isoler de ses voisins, qu’il considérait comme des démons, leur attribuant à chacun une figurine en terre de sa confection…

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Film portugais passé par la section Contrechamp du dernier festival d’Annecy, "Les démons d’argile" nous conte une histoire de retrouvailles entre une femme de la ville et ses racines rurales, redécouvrant ainsi non seulement un paysage plus ouvert (inspiré du parc naturel de Montesinho, situé au nord du pays, à la frontière de la Galice espagnole, mais aussi dés relations de voisinage que son grand père détestait. D’isolement il est donc question ici, au travers d’une histoire à la "Manon des sources" (une malédiction autour de l’eau, qui n’arrive plus au village) qui permet à la jeune femme de se racheter en réparant les méfaits d’un homme qui l’aimait tendrement (les passages du récit au travers des lettres sont assez délicats…) mais qui représentait ses voisins sous forme de figurines démoniaques.

Débutant en images de synthèses, avec de la 2D pour les personnages, alliée à de la 3D pour les décors urbains, devenant multicouches pour représenter la nature, le volume étant rendu par des dégradés de couleur, le film bascule en stop motion lors de l’arrivée à la maison du grand père, ceci grâce à une habile transition. Les figurines d’argile qui sont ici représentées sont des « Caretos », personnages incarnés par les villageois dans les fêtes de villages de la Région du Tras-os-montes où se trouve le parc ayant inspiré l’environnement local aux couleurs chaudes. Ils permettent de donner une dimension légèrement fantastique et surtout onirique au récit. Posant progressivement l’entraide et la relation à l’autre comme quelque chose d’essentiel, ce film d’animation propose une histoire universelle de réconciliation avec les siens comme avec soi-même, alliant légendes locales, éléments magiques ou cauchemardesques, et querelles de village, le tout dans un écrin esthétique réussi.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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