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LES CHÈVRES

Un film de Fred Cavayé

De flop en flop

Maître Pompignac est un avocat peu brillant, qui enchaîne les échecs, ses clients étant régulièrement écartelés. Désireux de quitter sur un succès la place de Paris pour aller exercer en province, il accepte de défendre une certaine Josette, 11 ans, accusée du meurtre d’un maréchal, dans un village à la frontière entre France et Savoie. Alors que le procès commence, il découvre que non seulement l’avocat de l’accusation n’est autre que Maître Valvert, son plus grand rival, mais qu’en plus sa cliente est en fait une chèvre…

Une fois "Les chèvres" visionné, on voit bien pourquoi ce projet a été financé aujourd’hui. Car derrière cette œuvre aux gags qui font pour la plupart flop, il semble y avoir une volonté de dénoncer les a priori sur les autres (sociaux ou géographiques), les préjugés sur les nations étrangères (ici les Savoisiens, puis les Suizes... supposés encore plus méchants), en bref toutes les formes de xénophobies ou de racismes, ceci en grossissant malheureusement beaucoup trop le trait. Ici les aubergistes se méfient de manière absurde de ceux « qui ne sont pas d’ici », leur refusant éventuellement une chambre (pourtant leur fond de commerce), décrivant les Savoisiens comme des monstres au gros nez et aux yeux rapprochés, voués à être des voleurs ou des meurtriers.

Si l’on s’amusera un temps du sans gêne et du caractère hautain du personnage de parvenu interprété par Jérôme Commandeur, on aura la plupart du temps l’impression que le scénario passe son temps à meubler autour de cette histoire de procès d’animaux, qui paraît forcément aujourd’hui absurde. La même impression surgit lors de la conclusion, pourtant maline, lorsque l’on découvre le nom de famille du conteur avec lequel s'ouvrait le film, qui n’est autre que le neveu et assistant du personnage joué avec peu d'inspiration par Dany Boon, mais dont la vocation finale semble juste une blague de plus, sans réelle utilité. Et que dire sur la supposée invention de concepts comme « néager » ou les « naccidents » qui viennent rappeler, pour le second, que rechercher un coupable est parfois une illusion. Peut-être qu’un fait divers sans grande substance aura accouché, malgré l’intention politique ou sociale de fond, d’un scénario sans consistance.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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