LES BOUCHETROUS
Personnages amusant pour (petit) message écolo
A l’époque où Charles Darwin écumait les mers, répertoriant les espèces, les bouchetrous vivaient tranquillement sur une île encore inconnue des Galapagos. Alors que leur traditionnelle fête des fleurs et son défilé menant au sommet du volcan approchait, Ed et sa maladroite de sœur Op, s’en retrouvaient exclus suite à un incident ayant amené la baleine Wally à s’échouer sur une plage. Décidés cependant à ne pas rester sur le rocher de la désolation sur lequel ils avaient été envoyés, ces deux zigotos partent à la recherche d’une fleur rare, afin de prouver leur valeur auprès de la communauté. Mais celle qu’ils ont découverte sur une falaise était en fait un « portail » menant à une notre époque. C’est alors qu’ils découvrent, avec l’aide d’un chien chinois, que leur espèce est aujourd’hui éteinte, suite à l’éruption du volcan de leur île. Ils vont alors tout tenter pour revenir chez eux à temps pour sauver tous les autres…
Coproduction américano-chinoise, "Les Bouchetrous" cache en réalité sous ses allures de comédie enfantine, centrée sur un frère et une sœur particulièrement maladroits (et donc méprisés et exclus par leurs semblables), un film plutôt divertissant mettant en scène des espèces disparues. Mais il faut bien avouer que le message écologique s'arrête là, le gros de l'intrigue se focalisant sur la tentative d'empêchement d'une éruption et la résolution de jalousies entre animaux. Pas de quoi crier au film militant donc.
Côté intrigue, ce long métrage d’animation lorgne tout de même beaucoup du côté des "Minions", l’aspect régressif en moins. En effet, avec ces petites créatures pratiquement toutes identiques (des sortes de hamsters avec un trou au niveau du ventre), hormis quelques variations de taille ou de couleur, on retrouve ici le côté trognon de peluches qui pourraient avoir un succès fou auprès des enfants. Mais ce n'est pas là le seul point commun, puisque les fleurs servant ici de « portail » entre époques permettent dans la première partie du film, d'explorer l'Histoire, de manière plus ou moins détaillée, un peu comme on découvrait les Minions responsables de certaines extinctions ou moments marquants du passé de l'humanité. S’ajoutent cependant ici des allusions à des inventions, plus ou moins contemporaines (l’électricité, le Titanic, l’ordinateur « à la pomme »…), qui auraient pu titiller la curiosité des plus petits si elles avaient été un peu plus développées. Mais le métrage prendra une toute autre direction après ces quelques scènes comiques.
Pour autant, si le scénario, aux ressorts classiques, reste tiré par les cheveux, l’humour est bel et bien présent (ne serait-ce que dans le docu en animation 2D proposé pour expliquer l’extinction de ces animaux, les gags sur l’usage du « trou » étant rapidement répétitifs...), et les personnages secondaires font le job. Outre les autres représentants d’espèces éteintes (Tigre de Tasmanie, Dodo...), on citera ici le fou à pieds bleu plutôt « secoué », les crabes aux surprenants claquements, les chiens de traîneau monomaniaques… Sans révolutionner le genre, "Les Bouchetrous" s’apprécie donc comme un honnête divertissement, à la fois rythmé et dépaysant.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur